Le
24 octobre 2016
Les défenses du pervers narcissiques sont élaborées par lui pour manipuler et nier ses conflits intérieurs. Ceci lui permet de ne pas se remettre en question et d'éviter la souffrance
Christine Calonne, psychologue s'est spécialisée dans l'étude de la perversion narcissique et dans l'aide aux victimes de pervers narcissiques. Elle a écrit à ce sujet "Les violences du pouvoir" chez L'Harmattan, éd. 2005.
Le pervers narcissique a une personnalité manipulatrice, c'est à dire des comportements manipulateurs permanents. Il organise toute sa vie autour des techniques de manipulation afin de maintenir son sentiment de toute puissance narcissique et afin de détruire l'identité de sa proie.
Contrairement aux autres manipulateurs, il lutte contre une psychose latente, un sentiment de persécution dont il ne connaît pas l'origine, car il nie ses conflits psychiques pour ne pas souffrir.
Ses défenses sont les suivantes :
-Le clivage coupe sa personnalité en deux : Un visage d'ange et un visage de démon, un sentiment de toute puissance et un sentiment d'impuissance, un moi idéal et un moi dévalorisé, ...
-L'angoisse refoulée est une angoisse identitaire, une angoisse d'abandon et de persécution.
-L'idéalisation de soi le préserve d'un sentiment de dévalorisation refoulé.
-L'identification projective l'amène à transfuser toute sa haine, sa violence, sa destructivité, son sentiment d'abandon, sa culpabilité refoulée dans la personne qui représente sa proie.
-Le déni : Il nie l'autre dans sa différence, il nie la différence de générations, il nie sa souffrance et celle de l'autre, il nie ses conflits psychiques, il nie les règles et la loi, il nie le sentiment d'abandon, de persécution présents en lui, ...
-Le sentiment de toute-puissance empêche le pervers narcissique de ressentir la souffrance, le manque, la frustration inhérents à toute relation.
-Le passage à l'acte lui permet d'évacuer tout vécu insupportable, surtout la tristesse de la perte.
La connaissance de ces mécanismes de défense permet de ne pas se laisser culpabiliser et dévaloriser par le pervers narcissique, en réattribuant à sa pathologie ses dires et ses comportements, plutôt que de les prendre pour soi.