L'événement de la Saint-Valentin fut l'occasion pour certains de se questionner sur l'état de leur couple : Quel est son évolution, son but et ses enjeux ?
Le couple peut évoluer vers une dépendance affective malheureuse ou vers un amour heureux. Cette dépendance affective est une relation où l'un des partenaires, parfois les deux, vit dans la dépendance à l'autre. Il attend que l'autre le rende heureux. Il charge l'autre de la responsabilité de satisfaire ses besoins, ses désirs à sa place. Il vit à travers l'autre. Il n'a pas d'identité propre et se moule sur celle de l'autre. L'identité propre est constituée par la reconnaissance des émotions, des besoins et des désirs qui nous habitent. La personne peut satisfaire ses besoins et s'épanouir. Mais, dans la dépendance affective, la personne cherche au sein du couple, dans le regard de l'autre le regard du parent aimant, protecteur, bienveillant pour découvrir ce qu'elle est. Elle recherche sa reconnaissance positive pour s'autoriser à se reconnaître elle-même.
La dépendance affective du petit enfant est saine, car il a besoin d'idéaliser son parent pour grandir. Il attend de lui l'amour, la reconnaissance, la sécurité, ...etc. Mais, à l'âge adulte, la personne est responsable de satisfaire ses propres besoins et désirs. Elle est responsable d'elle-même. Si elle a vécu des blessures dans l'enfance qui ne sont pas cicatrisées, une personne attend toujours de son partenaire d'être prise en charge. Elle attend d'être aimée. Elle a peur d'être seule, abandonnée, ou elle a peur du rejet. Ou bien, elle peut s'oublier pour satisfaire les besoins et désirs de l'autre : écoute de l'autre ou empathie sans limites, sacrifice de soi, capitulation dans l'expression des besoins et des limites personnelles , ...etc. Elle projette sur l'autre les émotions, les besoins, les désirs de son enfant intérieur blessé et voit le partenaire comme un enfant à éduquer, protéger, corriger. Elle anticipe ce que l'autre ressent et désire par peur de l'abandon ou du rejet. Elle le protège, le contrôle, parfois jusqu'à l'étouffer, pour être protégée, reconnue, aimée. Mais, elle ne peut s'aimer et attend l'amour. Ses croyances limitantes héritées de l'enfance peuvent l'empêcher de s'aimer, comme par exemple "Il faut être gentil(le) pour être aimé(e)". Cette dépendance affective rend vulnérable aux jeux de manipulation, de contrôle et à l'emprise psychologique. Cela ne permet pas à la personne de s'individuer et de s'accomplir. La personne ne peut guérir ainsi les blessures de son enfance. Au contraire, par peur de l'abandon ou du rejet, elle crée une relation de couple qui reproduit ce qu'elle a vécu dans l'enfance.
Comme le psychanalyste Jung le décrivait, le but de la vie humaine est l'individuation : devenir soi. Cette individuation est la construction d'une identité propre, ressentir et connaître ses émotions, ses besoins, ses désirs et s'accomplir. Cet accomplissement de soi est la dimension spirituelle de notre être, dans la pyramide de Maslow. En prenant soin de nous, en prenant la responsabilité de satisfaire nos besoins et désirs propres, nous pouvons nous accomplir et nous épanouir.
Il est nécessaire pour cela de nous connaître et de rencontrer les parts de nous blessées pour les soigner, les réunir et devenir des êtres humains accomplis, libres. Il est important de reconnaître cet enfant intérieur, cette dimension émotionnelle et affective de notre être qui attend toujours d'être aimée, reconnue, respectée, ...etc. Nous pouvons développer un parent intérieur bienveillant capable de prendre soin de la part blessée en nous. Nous pouvons apprendre à nous aimer, à nous reconnaître, à nous sécuriser nous-mêmes. S'aimer n'est pas de "la prétention", mais une condition nécessaire à créer pour être heureux et permettre à l'autre d'être heureux. Si cet enfant intérieur blessé se manifeste dans notre relation de couple, nous pouvons ressentir de l'empathie pour nous-mêmes et en prendre soin. Nous ne demandons pas à l'autre d'être pris en charge, ou nous ne prenons pas en charge les besoins et désirs de l'autre. Nous reconnaissons son enfant intérieur sans vouloir le contrôler ou le protéger. Nous encourageons notre partenaire à en prendre soin. Nous sommes capables de dialoguer avec lui sur nos blessures propres et les siennes pour mieux nous comprendre et nous aimer dans le respect de la différence. Ce respect et cette autonomie font partie de la relation d'amour. Dans la relation d'amour, nous sommes des êtres humains complets, accomplis et respectueux de la différence. Dans la dépendance affective, nous attendons ou nous imposons ce qui nous souhaitons pour satisfaire la part blessée de nous-mêmes.
Dans la relation d'amour, la rencontre de l'autre devient une rencontre heureuse, car elle n'est plus fondée sur des blessures, des souffrances non identifiées et projetées en l'autre, mais sur un désir de partager des richesses intérieures personnelles. Nous n'attendons plus l'amour, nous ne décidons plus pour l'autre de ce qu'il ressent, souhaite ou désire. Nous ne contrôlons plus l'autre et nous ne nous laissons plus contrôler. Nous sortons des jeux de manipulation qui nous rendent malheureux. Nous sommes libres et nous pouvons vivre un amour heureux. Cette liberté est une valeur spirituelle qui permet l'accomplissement de soi et nous sommes alors capable de favoriser cet accomplissement en soi et en l'autre. Nous respectons notre partenaire dans son autonomie, sa différence et son individualité.
Apprendre à s'aimer, à prendre soin de soi, de ses besoins et de ses désirs est la base de cet accomplissement, de cette individuation. C'est ainsi que nous pouvons mieux dialoguer et comprendre l'autre dans sa différence. C'est la condition favorable à une relation d'amour, de respect, de liberté dans le couple.
Si ce message vous parle, vous pouvez prendre contact avec Christine Calonne, psychologue à Namur et à Liège afin de soigner ces parts blessées de vous et afin de vous accomplir. Voici le numéro : +3242905814.
