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La perversion narcissique et la question du genre : le masculin contre le féminin ?

Le 20 octobre 2020
La perversion narcissique et la question du genre : le masculin contre le féminin ?
Perversion narcissique et culte de la virilité : Comment distinguer virilité et masculinité ? Pourquoi l'envie est-elle le moteur de prédation perverse narcissique ? Comment rétablir en nous la part masculine et féminine pour s'en protéger ?

La perversion narcissique est un trouble de personnalité qui touche aussi bien les hommes que les femmes. Dans notre culture patriarcale, on peut l'observer davantage chez les hommes, car ce trouble de la personnalité se caractérise par un culte de la virilité. Cependant, des femmes peuvent revendiquer cette virilité à travers leur comportement, leur façon de penser, leurs croyances sur elles-mêmes.

A. Perversion narcissique et question de genre

La perversion narcissique est un trouble de la personnalité qui se manifeste par une hypertrophie de la volonté d'action, du rationnel, de la pensée stratégique, froide, dépourvue d'empathie. Cette hypertrophie de l'action se développe au détriment de l'émotionnel, de la sensibilité, de l'empathie, de l'intériorité et de la capacité au bien-être. Le ou la pervers(e) narcissique survalorise la virilité, le phallus, comme signe de pouvoir. En effet, sa domination vise à faire souffrir autrui grâce aux manifestations extérieures de la force. Cette force a une connotation sexuelle dans notre culture.

Par contre, le masculin vise à s'affranchir, à s'affirmer pour être libre, pour être soi, tout en laissant l'autre libre. Le pervers narcissique n'accepte pas la liberté de l'autre. L'autre doit être dominé, exploité et détruit. Sa proie n'a pas le droit de penser, de ressentir ou d'agir par elle-même. il instaure avec elle une relation d'emprise. La survalorisation de la virilité est accompagnée d'une inversion. Le pervers narcissique inverse la lâcheté, la violence, le combat, en courage et en valeur morale. Cette lâcheté se traduit par l'instrumentalisation et l'exploitation des autres pour obtenir et maintenir son pouvoir. 

B. Le culte de la virilité et l'envie

Le pervers narcissique envie et vise tout particulièrement les personnes riches en ressources internes, pleines d'empathie, de sensibilité, de créativité, de capacité de don de soi. C'est tout ce qui lui manque, mais il ne le reconnaît pas. Il utilise l'autre comme ressource externe pour remplir son vide, puisqu'il nie sa vie intérieure, ses émotions, ses sensations, ses besoins fondamentaux. C'est grâce à ce déni qu'il s'investit tout entier dans l'action et la quête de pouvoir externe, au travers des autres. Sa force est toute en apparences : obtenir les signes de reconnaissance sociale, grâce à l'argent, aux biens matériels, à toute forme de distinction par le paraître. Sa force n'est pas liée à une puissance interne, vécue, la puissance des émotions, de l' être. Il tire sa force de l'extérieur. Il en est dépendant, même s'il affirme qu'il n'a besoin de personne. C'est une force guerrière qui vise à dominer, diviser pour mieux régner, conquérir, écraser, intimider. L'envie est le moteur de cette virilité. Il envie les capacités à être et à aimer de sa proie.

C. Le culte de la virilité et les croyances limitantes

Le culte de la virilité se traduit par des croyances limitantes : "Sois fort", "Sois parfait", "Dépêche-toi". Ces croyances favorisent un comportement psycho-rigide, une pensée binaire. C'est noir ou c'est blanc. C'est comme cela et ce n'est pas autrement. Le pervers narcissique impose autour de lui une discipline de fer. "Marche ou crève" est sa devise. Il n'éprouve aucune empathie, aucune bienveillance, aucune compassion. Il n'est sensible qu'à ses propres désirs et à sa volonté de toute-puissance narcissique. Il exige des autres d'être parfaits, en niant leur souffrance, leurs limites. Il se défend de sa propre souffrance en faisant souffrir et en voulant tout contrôler. Il ne voit pas la vie en terme d'apprentissage constant, d'ouverture au changement, mais comme un combat, une compétition où seul le plus fort, le plus dur et le plus cruel survivra. Cela se traduit pa la croyance limitante : "Il faut être dur et cruel pour survivre", "L'amour n'existe pas. C'est pour les faibles". Le pervers narcissique méprise l'amour, la gentillesse, la solidarité, l'harmonie, la paix. Il ne pense qu'à lui, animé par une méfiance fondamentale envers l'humain. En état de survie, il s'accroche à l'idée que sans la guerre, il sera détruit par l'ennemi. L'humain est son ennemi. Il ne pense qu'à la guerre, car la pulsion guerrière lui donne l'illusion de vivre. Cette cruauté lui permet de piller les ressources d'autrui sans remords et sans culpabilité. Le pervers narcissique rend l'autre esclave, terrorisé par ses comportements intimidants et manipulateurs. Cette course au pouvoir le rend frénétique, insatiable, insatisfait, incapable de goûter la vie et de ressentir la plénitude, l'harmonie avec ce qui l'entoure. Il n'a pas de capacité au bien-être, au bonheur.

D. Masculin et féminin en équilibre : une solution face au pervers narcissique

Pour ne plus être sa proie, il est possible de rétablir en soi un équilibre entre le masculin et le féminin. Renforcer nos ressources internes masculines, telles que la capacité à dire "non", à sentir nos limites, à les respecter, à poser nos limites, à nous affirmer dans notre différence est une protection puissante contre la séduction et l'emprise d'un pervers narcissique.

Il est nécessaire pour y arriver d'identifier la part féminine de nous-même, renforcer notre capacité à ressentir nos sensations, nos émotions, nos besoins, car c'est la base de la puissance intérieure.

Cet équilibre interne est à rétablir à chaque instant, car la vie est changement. Nous pencher sur nous-même, sur notre vie intérieure, permet de maintenir cet équilibre délicat grâce à des questions simples. Quelle est la part de moi à renforcer en ce moment ? Comprendre ? Voir ? M’exprimer ? Aimer ? Agir ? Sentir ? Exister ? Prendre conscience de ces parts de soi, leur permettre de se manifester rétablit cet équilibre sans cesse fluctuant. La vie est un mouvement interne sans cesse changeant. Identifier les croyances limitantes qui paralysent la vie en nous, c'est nous autoriser à vivre, à changer, à rétablir la plénitude intérieure. C'est grâce à elle que nous pouvons faire face à la manipulation, à l'emprise et aux violences d'un pervers narcissique.

En équilibrant ces deux dimensions, nous pouvons garder la distance nécessaire face à un pervers narcissique et ne pas nous laisser intimider, séduire. Nous préservons notre esprit critique, afin de ne pas nous laisser endoctriner par le discours très persuasif, mais menteur du pervers narcissique. Il sait utiliser les failles de sa proie, ses peurs pour mettre sous emprise. Identifier et accueillir nos peurs, c'est nous autoriser à repérer le besoin frustré qui les motive. Nous pouvons ainsi satisfaire ce besoin et rétablir le pouvoir sur notre vie. La psychothérapie EMDR, l'hypnose éricksonienne que Christine Calonne propose sont des approches utiles. Elles permettent aux personnes désireuses d'intégrer des parts blessées d'elles-mêmes, de retrouver l'équilibre interne et la puissance intérieure pour s'affirmer, contre-manipuler.

Contact :

Si vous ressentez le besoin de retrouver cet équilibre et cette puissance intérieure, Christine Calonne peut vous accompagner dans ce processus à Namur, à Liège en Belgique en par vidéoconférence : +3242905814.