Le
23 novembre 2014
"Respire", film de M. Laurent, commenté pour décrire la relation entre une perverse et sa "proie"
Le film "Respire", sorti en salle le 12 novembre 2014, présente la rencontre de Sarah, une adolescente perverse narcissique, et Charlie, sa proie : Elle commence par une séduction narcissique, fascination que Sarah exerce immédiatement sur Charlie par sa personnalité envahissante, verbalement (monopoliser la parole) et non verbalement (rire envahissement, proximité physique), son adoration d'elle-même par des pauses, par exemple au cours de gym ... Au cours de cette phase, elle "ferre" sa proie en s'incrustant chez Charlie, en faisant d'elle son bel "objet", en séduisant la mère de Charlie par ses histoires ...
Vient ensuite la phase de destruction avec les vacances : Sarah alterne séduction et violence morale (culpabilisation, dévalorisation, humiliations ...) ou physique (ex. Baiser suivi de giffle). Charlie commence à culpabiliser face à ces comportements violents et culpabilisants. Elle s'installe dans la confusion et le doute. De retour à l'école, Charlie la suit en cachette et découvre le secret de Sarah (sa mère alcoolique et négligente). Elle lui en parle pour l'aider, mais Sarah, se sentant démasquée, la menace de mort et sa haine s'accroit : Sms insultants, séduction d'une autre fille, cahiers criblés d'insultes ... On voit que la compréhension, le désir de sauver, l'empathie, n'aident pas l'agresseur qui au contraire devient de plus en plus violent, car le pervers narcissique ne se remet jamais en question pour garder le pouvoir. A la gym, Sarah lui fait une queue de poisson à la course ... Sarah injecte de plus en plus de violence en Charlie et quand Sarah vient chercher ses vêtements chez Charlie, elle la manipule à l'extrème : Elle se positionne en victime, traite Charlie de perverse ... Autant de projections qui poussent Charlie à bout, isolée, sans compréhension ni soutien. Charlie perd le contrôle et étouffe Sarah. Les yeux hagards, en larmes, horrifiés, Charlie fixe sa mère qui rentre sans un mot. Le film décrit bien la personnalité perverse narcissique destructrice jouissant de la destruction de l'autre, ainsi que la détresse, l'absence de compréhension, le passage à l'acte dû à l'isolement, le manque d'empathie, de soutien, d'écoute active, de son entourage. La victime a besoin de sortir de l'isolement et a besoin d'empathie, de mots mis sur l'agression qu'elle subit, ... Seule, elle est la "proie" d'un agresseur impitoyable qui veut sa mort psychique ou physique (dépression, voire suicide). Le danger est le retour de la violence sur l'agresseur et le passage à l'acte violent sur l'agresseur.