La victime d'un(e) pervers(e) narcissique vit dans la relation d'emprise des micro-violences psychologiques et verbales récurrentes. Elle est humiliée, dénigrée, réduite à l'état d'objet, de robot. Par exemple, elle est traitée de "nulle", "incapable", "bonne à rien". Cela peut se traduire dans le langage ou le comportement. Par exemple, le ou la perverse narcissique s'adresse à son interlocuteur devant sa proie comme si elle n'était pas là. Elle est niée en tant que personne. Ou bien, il la nie en ne lui adressant pas la parole durant des jours ou des semaines. Ou encore, elle n'est prise en considération qu'au moment où elle est utile. Le ou la pervers(e) narcissique instrumentalise l'autre pour obtenir plus de pouvoir. Il ou elle ne lui accorde aucun droit.
L'effet cumulatif de ces micro-violences porte atteinte à l'estime de soi et à la confiance en soi. La victime ressent de la honte, car ce sentiment apparaît lorsqu'un individu ne se sent pas adapté à des exigences sociales, à un contexte particulier que ce soit pour son apparence, son image ou une attitude. Ce sentiment est associé à une émotion pénible comme la tristesse, la peur, l'angoisse ou le dégoût de soi). Elle se manifeste, par exemple, par un repli sur soi, une immobilisation du corps, figé, les épaules voûtées, les yeux baissés. Ces émotions et ce sentiment de honte, le ou la perverse narcissique l'injecte dans sa proie pour ne pas souffrir et renforcer son pouvoir.
Laure a vécu ce sentiment de honte dans la relation à sa mère qu'elle percevait durant son adolescence comme une personne très autoritaire, disciplinaire et sans empathie. Sa mère ne lui accordait aucun droit, notamment le droit à l'intimité. Elle souhaitait le matin se préparer en douceur pour l'école dans sa chambre, avec une musique agréable. Si elle fermait la porte de sa chambre, sa mère lui faisait une scène. Ce refus d'intimité était présent tout au long de leur relation. Laure ne pouvait pas fermer la porte de la salle de bain. Elle n'avait pas le droit d'être spontanée et de s'amuser librement.vIl lui était interdit de perdre son temps à poser du vernis sur ses ongles, sinon sa mère lui disait "tu veux ressembler à toutes ces pouffes ? Tu es moche comme ça !". Tout était minuté, calculé avec pour seul objectif d'être la meilleure élève. Elle devait être son faire-valoir, instrumentalisée comme un objet face à ce qu'elle identifiait comme de la perversion narcissique. En effet, lorsqu'elle a refusé de jouer ce rôle, sa mère l'a rejetée.
Avec la psychothérapie EMDR, Laure a pris conscience qu'elle en avait ressenti de la honte, avec la pensée négative sur elle-même "Je suis mauvaise" et la tristesse dans la gorge. Elle a pris conscience des conséquences négatives de cette relation sur sa sexualité et sa capacité au plaisir en général. Tout était une question de performance. Elle avait appris à se violenter et à ne pas respecter ses besoins. Elle se cachait pour ne pas être remarquée. Elle travaillait durant des heures sur ses cours le soir sans prendre de temps pour elle. Elle s'habillait avec un jogging pour cacher ses formes. Elle avait honte de son besoin d'espace, de liberté. Durant la séance de psychothérapie, elle en a pris conscience en faisant des mouvements avec son corps pour créer une bulle imaginaire réparatrice. En bougeant, elle a ressenti la tristesse. Au départ, elle était figée et coupée de son corps en pensant à ces souvenirs. Nous avons ensuite travailler avec l'EMDR ces souvenirs pénibles, la fatigue, l'abattement, l'idée "je suis nulle". La partie combative en elle s'est alors manifestée face au sentiment abyssal de ne pas être aimée "Je m'en fous ! Je vais faire avec". Elle a alors remercié cette part d'elle, car elle l'avait aidée à survivre en s'adaptant aux exigences maternelle. Mais, elle lui a expliqué que cette attitude la coupait d'elle-même et ne lui donnait pas la sécurité affective dont elle avait besoin. L'Adulte en elle a mobilisé ses ressources pour apaiser l'enfant triste. Elle s'est prise dans les bras en se parlant avec douceur et bienveillance. Elle a pensé à un souvenir valorisant et la confiance est revenue. Elle s'est attendrie pour la petite fille en elle et la chaleur a rempli sa poitrine, le vide abyssal. Elle a pu donner ainsi à la part sensible d'elle-même le droit de s'amuser : "Tu as le droit de passer des moments agréables avec moi". L'Adulte en elle faisait barrière à sa mère en pensant à elle dans son imaginaire. La joie a rempli son coeur. Elle était réconfortée. L'amour pour soi s'est installé en créant le lien entre l'Adulte et l'Enfant en elle. La psychothérapie EMDR lui a permis de prendre distance. Elle a pu percevoir que les émotions de sa mère lui appartenaient. Ces émotions étaient à l'extérieur de Laure et non plus en elle. Elle a appris ainsi à s'aimer, à se respecter et à transformer la honte en amour pour soi.
Si cet article vous parle, vous pouvez contacter Christine Calonne, psychologue psychothérapeute, pour un rdv en visio, ou à Namur et Charneux : +32 42 90 58 14. Vous pouvez également remplir le formulaire contact : https://www.psychotherapie-calonne.be/contact-psychologue-psychoterapeute.php.