Le nouveau livre de Christine Calonne, "L'art de la résilience", s'adresse aux personnes souffrant d'expériences aversives depuis l'enfance, traumas complexes, blessures émotionnelles, mais aussi aux soignants et aux intervenants sociaux. Qu'est-ce que la résilience ? Nécessite-t-elle le développement de certaines capacités ? Est-ce un art de vivre ?
Le terme « résilience », comme le terme « haut potentiel », est utilisé de façon inappropriée dans bien des situations à l’heure actuelle. On parle de résilience économique, par exemple, dans certaines publicités. On évoque le haut potentiel pour expliquer la chute de résultats scolaires, ou des conflits relationnels consécutifs à traumatismes de l’enfance. Un test de QI est le moyen actuel qui permet de vérifier cette supposition. Ce livre vise d’abord à clarifier ces deux termes. La résilience s'éveille en cultivant certaines capacités. Celles-ci libèrent de l'état de survie.
Cette résilience implique de mieux comprendre les mécanismes en jeu dans cet état de survie, associé au stress chronique, au stress post-traumatique complexe, suite à des expériences aversives de l’enfance. Cette compréhension permet de développer des capacités nécessaires pour être résilient. Christine Calonne décrit dans "L'art de la résilience" les processus en jeu dans une expérience aversive, un traumatisme, une blessure émotionnelle.
Quels sont les séquelles de ces expériences aversives ? Qu’est-ce qui favorise la renaissance de certains après avoir souffert de nombreuses blessures émotionnelles et de traumatismes dans l’enfance ? Pourquoi d’autres sont-ils anéantis par ces expériences et n’accèdent pas à une vie heureuse ? Pourquoi d’autres encore survivent, mais avec des défenses qui les empêchent de vivre des relations stables et durables ?
Le livre explore ensuite les aptitudes à développer pour favoriser la résilience face à ces blessures émotionnelles et ces traumas complexes. De nouvelles approches théoriques et pratiques donnent plus de chance d’être résilient, de garder le coeur ouvert et d’être soi-même. La régulation des émotions, l’ancrage dans le corps, le sentiment de sécurité favorisent la résilience. Le dialogue intérieur renforce la qualité de la résilience. La création d’un style d’attachement sécurisant avec des personnes-ressources contribue à la résilience. Un fonctionnement familial attentif à la cohésion et à l'adaptabilité facilite la qualité de la résilience. Le haut potentiel intellectuel est une voie de résilience à certaines conditions. Les liens sociaux, avec la nature ou avec une dimension spirituelle de l’existence sont indispensables à cette résilience. La connexion aux ressources d’une personne accroît sa résilience. Les hormones jouent un rôle dans ce processus. Y a-t-il une approche psychothérapeutique plus efficace dans le rétablissement d’une personne aux traumatismes complexes ? Peut-on parler d’un processus de résilience évolutif et interactif entre ces différents facteurs ?
Christine Calonne propose dans "L'art de la résilience" des pistes de solutions à ceux qui s’interrogent sur de telles questions. Il met en évidence l’importance du sentiment de sécurité créé par la connexion avec nos ressources, nos liens familiaux, sociaux, la nature, l’art, … etc.
C’est une condition essentielle pour la résilience, selon la théorie polyvagale de Stephen Porgès. Ce neuroscientifique et Professeur de psychiatrie à l’Université de Caroline du Nord est à l’origine de la théorie polyvagale (S. Porgès, « Théorie polyvagale et sentiment de sécurité »). Porgès considère que ce sentiment de sécurité est créé chez l’enfant par une attitude calme, une bienveillance dans le regard, l’expression du visage, le ton apaisant de la voix de la figure d’attachement de cet enfant. Cette attitude correspond à l’activation du système d’engagement social. C’est l’expression d’un système nerveux régulé. Le parent peut accueillir et co-réguler les émotions de son enfant. Il a la capacité de satisfaire les besoins de celui-ci. Il établit un dialogue bienveillant, adapté à l’âge de l’enfant.
Ce style d’attachement sécurisant est la base de la maison intérieure sur laquelle l’adulte pourra, ensuite, construire son identité et traverser les épreuves de la vie sans en être traumatisé. Son cerveau peut manifester plus aisément son plein potentiel grâce à ce sentiment de sécurité, car dans cet état, il a accès à ses capacités créatrices et productives. L'art de la résilience s'apprend. Il implique la sécurisation du système nerveux afin de libérer les capacités créatrices, transformer ses états, son mode de vie, ses objectifs. Porgès constate que plus le lien d’attachement a été sécurisant précocement, plus l’individu fait preuve de résilience et de capacités à se rétablir d’une épreuve sans en être traumatisé.
Porgès met en évidence l’importance du lien avec la famille, la communauté, l’animal, la nature et la spiritualité. Ce lien sécurisant favorise l’apaisement des conflits. Il réduit la violence, le recours aux addictions, l’isolement et le repli sur soi. Ces comportements sont des mécanismes de survie, liés à l’insécurité du système nerveux dérégulé. Le lien sécurisant avec une figure d’attachement permet la réparation des blessures émotionnelles et des traumatismes. Il facilite la cohésion d’une famille et d’une communauté.
Nous pouvons renforcer nos ressources de sécurité pour percevoir plus clairement les signaux de notre système nerveux et mieux nous adapter. Apprendre à décoder les états du notre système nerveux, écouter ses messages nous permet d’aller chercher en nous et autour de nous les ressources nécessaires pour nous apaiser. C’est un processus de reconnexion entre notre cerveau et notre corps. Ces états correspondent à des parties du moi en état de survie. Connaître celles-ci, dialoguer avec elles et mobiliser des ressources d'apaisement, dans la bienveillance, facilite le retour la résilience.
Christine Calonne présente dans "L'art de la résilience" la psychothérapie EMDR appliquée avec la théorie polyvagale pour la transformation des traumas complexes de ses patients, témoignant dans ce livre d'expériences aversives de l'enfance. Cette approche a renforcé leurs capacités de résilience.
Si ces questions vous interpellent vous pouvez contacter Christine Calonne psychologue psychothérapeute à Namur et à Thimister en Belgique +32 42 90 58 14 ou sur son formulaire contact.