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Victime d'une relation avec un manipulateur PN : Recréer la sécurité intérieure

Le 23 septembre 2019
Victime d'une relation avec un manipulateur PN : Recréer la sécurité intérieure
Guérir le stress post-traumatique est possible pour la victime d'un manipulateur pervers narcissique. Recréer la sécurité intérieure par le traitement des croyances limitantes et des états de stress favorise la libération et la reconstruction de celle-ci.

Christine Calonne aide les victimes de pervers narcissiques à se libérer de la relation d'emprise, mais aussi à se reconstruire après cette domination destructrice grâce aux exercices psycho-corporels et au traitement des cognitions négatives.

A. Une guérison est-elle possible pour la victime d'un(e) PN et comment ?

La guérison est possible si la personne victime des violences d'un pervers narcissique s'autorise à s'écouter, à écouter sa souffrance pour consulter et rétablir en elle la sécurité intérieure. C'est un préalable nécessaire pour avoir la force de quitter l'emprise destructrice et reconstruire ensuite son identité mise à mal.

Les consultations visent d'abord à rétablir un sentiment de sécurité intérieure, car la victime est en état de stress post-traumatique suite au harcèlement moral qu'exerce un PN sur sa proie. Ce harcèlement installe en elle un stress chronique dont les répercussions sont à la fois psychologiques, mais aussi physiologiques et biologiques. 

Au niveau psychologique, la victime développe des croyances limitantes sur elle-même et sur le monde, associées aux violences qu'elle subit. Ces violences s'accompagnent d'un endoctrinement visant à anéantir le moi de la victime pour y installer le moi de l'agresseur. La victime intériorise l'agresseur. Même en son absence, la victime est sous contrôle de son bourreau. Elle se surveille, se critique, se dévalorise, se culpabilise à l'excès. Ses pensées négatives sont marquées par la perte d'estime de soi, la honte, la culpabilité, l'insécurité, le sentiment d'impuissance apprise. Par exemple, "Je suis nul", "je ne suis pas aimable", je suis inadéquat", "J'aurais dû ...", "Je suis faible", "c'est ma faute", "je vais mourir", "je suis en danger", "je ne peux rien dire", "je ne peux faire confiance à personne", ...etc.

Les pensées négatives s'associent à des croyances limitantes. Une croyance limitante a trois caractéristiques au niveau de la syntaxe. La première est la généralisation (toujours, jamais, personne, tout le monde, aucun, ...). La deuxième est la subordonnée (quand ... alors, si .... alors, ...). La troisième est la définition d'une identité (je suis ...).

La personne pense que ces croyances sont toujours vraies en toutes circonstances. Cela limite sa liberté, sa capacité à changer, à évoluer, même si elle est sortie de l'emprise, car elle a intériorisé son agresseur.

Durant l'endoctrinement du PN, la victime a pu également intérioriser des affirmations contraignantes qui l'ont conditionnée aussi à la soumission par peur des représailles et par dépendance affective à celui (ou celle) qu'elle croit être son sauveur, son protecteur (conséquence de la perte d'estime de soi).

Ces affirmations contraignantes ont été étudiées en analyse transactionnelle. Eric Berne, son créateur, a défini 5 types d'affirmations contraignantes dans notre culture :"Sois fort", "Fais des efforts", "Sois parfait", "Sois gentil", "Dépêche-toi". La victime, en l'absence de son agresseur, peut intérioriser son endoctrinement et devenir son propre bourreau. Elle intériorise la croyance contraignante imposée par son agresseur.

B. Recréer la sécurité intérieure par la création d'un espace interne de sécurité

Le stress post-traumatique conjugue ces pensées inadaptées, négatives, à des sensations et des émotions pénibles : peur, colère, honte, dégoût, tristesse.

La personne qui a été ou est victime d'un pervers narcissique peut s'en libérer en se libérant des croyances/pensées négatives, mais aussi des sensations/émotions pénibles.

La première étape est de créer en elle un espace intérieur de sécurité. Différentes approches visent à rétablir cet espace intérieur de sécurité : EFT, EMDR, hypnose éricksonienne, sophrologie, méditation pleine conscience, ..etc.

Cet espace intérieur de sécurité se construit sur la base d'images, d'émotions et de sensations positives issues de souvenirs réels ou sur base de l'imaginaire, d'une musique, d'une expérience tactile, visuelle, d'une odeur, ...etc. La personne peut définir un mot clé, rappel de cette expérience agréable afin de réveiller rapidement et facilement cette expérience positive en elle quand elle en a besoin, notamment si une perturbation extérieure survient.

Des exercices corporels peuvent aussi renforcer cette expérience de sécurité intérieure. Par exemple, la respiration diaphragmatique aide à trouver l'apaisement par la prise de conscience, avec la main posée sur le ventre, de la respiration, puis le soulèvement de la poitrine. Le ventre et la poitrine se gonflent et ensuite se dégonflent lentement. La visualisation d'une couleur qui vient envelopper une partie du corps en état de stress peut aider à apaiser également par l'identification de cette région douloureuse ou tendue (forme, couleur, texture, température, taille). La pression ou le tapotement en alternance de chaque main sur les muscles supérieurs des bras croisés permet également d'apaiser la personne stressée. L'exercice de la cohérence cardiaque favorise aussi cet apaisement. De multiples exercices d'apaisement dans les techniques psycho-corporelles permettent à la victime de trouver l'apaisement nécessaire pour retraverser et transformer ses traumatismes.

En travaillant à la fois les croyances limitantes et l'installation d'exercices d'ancrage, d'apaisement, la personne victime peut retrouver la force nécessaire pour se libérer de l'emprise et se reconstruire.