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Syndrome de Stockholm et "gaslighting" : se libérer des dissonances cognitives

Le 14 décembre 2022
Syndrome de Stockholm et
Le syndrome de Stockholm des victimes d'emprise implique des dissonances cognitives et un lien traumatique. L'agresseur utilise des manipulations systématiques, "le gaslighting", pour maintenir l'emprise. Voici quelques pistes pour se libérer.

A. Le syndrome de Stockholm

Le syndrome Stockholm apparaît dans une relation d'emprise lorsque l'agresseur abuse émotionnellement de la victime. Cet abus se traduit par des comportements de domination et une manipulation psychologique systématique, que ce soit celle d'un manipulateur pervers narcissique, narcissique, ou pervers de caractère.

Ce syndrome a été identifié suite à un braquage et une prise d’otages dans une banque en 1973 à Stockholm. L’intervention des forces de l’ordre incite les deux braqueurs à se réfugier avec les quatre otages dans la chambre forte de la banque. Ils négocient alors pendant 6 jours la libération de ceux-ci contre de l’argent, des armes, un gilet pare-balles et un avion afin de s’échapper. Durant ces quelques jours, s’installe entre les agresseurs et les victimes une relation de séduction réciproque, faite de sympathie, d’estime, de compréhension et d’alliance contre les forces de l’ordre. Mais, une fois libérés et contre toutes attentes, les employés prennent la défense de leurs agresseurs. Pour accepter de sortir, l’une des otages exige de servir de bouclier humain afin de protéger ses agresseurs de tirs éventuels. Finalement, juste avant le dénouement de cette prise d’otages, les braqueurs et les otages s’embrassent et se saluent chaleureusement. Après l’arrestation, les victimes refuseront d’être témoins à charge. Elles soutiendront financièrement la défense de leurs agresseurs et iront leur rendre visite en prison. 

L’étude de ce syndrome a montré que l’agresseur doit être capable d’avoir des capacités mentales suffisantes pour créer une idéologie séduisante. Il ne doit exister aucun conflit entre agresseur et victime, ni aucune haine consciente. Les victimes doivent ignorer ce syndrome ou doivent être assez manipulables pour renoncer à croire à ce qu’elles savent sur ce sujet. Ce phénomène est lié aux mécanismes de survie déclenchés dans l'enfance de la victime face à des traumatismes.

Exemple : L'histoire de Anne

Anne a vécu une relation d'emprise plusieurs années. Elle était terrorisée par son compagnon, mais elle n'arrivait pas à se séparer vraiment de lui, malgré son retour dans sa propre maison. Elle le voyait tous les jours au travail. Il était dans le déni des émotions et besoins d'Anne. Il tentait de la persuader sans cesse de revenir vivre chez lui. Elle a idéalisé son partenaire jusqu'au jour il a montré ses intentions destructrices derrière son comportement de sauveur (accueillir ses 4 enfants chez lui, faire une chambre pour eux). Elle avait tendance à se culpabiliser de la séparation, comme il avait fait des travaux. Elle oubliait la destruction psychologique qui avait eu lieu. Ou bien, elle se dévalorisait, par exemple, en trouvant "bête" d'avoir accepté cette relation. Mais, en se traitant ainsi, elle reproduisait envers elle le comportement de son agresseur et elle s'affaiblissait. Elle n'arrivait pas à lui mettre des limites claires. Elle reproduisait la relation d'emprise vécue avec son père durant son enfance. Il terrorisait Anne par son comportement tyrannique, sans empathie, autoritaire, violent verbalement et psychologiquement. Il utilisait, comme son compagnon, des comportements manipulateurs systématiques.

Voici quelques exemples relatés par Anne :
1)Séduction narcissique : La première fois qu’il m’a abordé, il a fait une tentative en me disant que la veille il avait croisé une fille. Elle l’aurait dragué. Il me dit : « Elle m’a dragué, mais franchement, elle se surestime. Elle était moche et avait un gros nez !!! Pour qui se prend-t-elle ? ».
2)Vampirisation : Il s’approprie rapidement mes compétences, mes relations. Il se croit soudain compétent en matière de décoration, de restauration de meubles, de gestion budgétaire. Il se vante d’avoir ces qualités. Je ne l’ai jamais vu par ailleurs restaurer un meuble !
3)Absence d’empathie : Ma fille de cinq ans chute du lit pendant la nuit. Sa tête s’écrase violemment sur la table de nuit. Il ne se lève pas pour m’assister dans la prise en charge de la petite. Nous logions chez lui pour le weekend et je ne savais pas où se trouvait la pharmacie, les glaçons, …etc. Il est resté dans le lit et lorsque je me suis recouchée, il a soufflé, soupiré, …etc. A aucun moment, il n’a demandé des nouvelles de ma fille. Le matin, il a piqué une colère et s’est fâché, parce qu’il avait mal dormi et qu’il avait passé une mauvaise journée !
4)Insatisfaction chronique : Quoiqu’il arrive, il n’est jamais satisfait de mon attitude, du travail des autres (corps de métiers, garagiste, …etc). Ce n’est pas assez bien fait. Il aurait fait mieux. Les autres et moi-même, nous sommes nuls et incompétents. Je conduis mal. Je fais mal le ménage. Je cuisine mal et ma nourriture est mauvaise. Les domaines d’insatisfaction sont infinis.
5)Dénigrement : Il critique en permanence les gens. Ils ne sont pas assez bien pour le côtoyer. « Comment peux-tu supporter de fréquenter cette personne ? Elle est ceci, cela, …etc ». Pour le fréquenter, il faudrait que les gens soient parfaits, selon lui, bien sûr. Mais cela n’arrive jamais. « Je ne vais quand même pas me taper une heure de route pour aller chez ton frère, juste pour manger des spaghettis et encore, sans être sûr que ce soit bon ! Vas-y si tu veux, mais je ne comprends pas que tu puisses y perdre ton temps. J’ai quand même autre chose à faire de plus intéressant, comme par exemple, travailler dans l’annexe pour préparer ta venue ».
6)Refus d’aider : Ma maison est située en haut d’un long chemin en pente, inaccessible en voiture par temps de neige. J’ai monté seule 15 sacs de 15 Kg sans aide de sa part, alors qu’il venait de me déposer en rentrant du travail. Je lui ai pourtant signalé ma difficulté. Ce sont les voisins qui ont aimablement monté les sacs.
7)Isolement : Il s’agit d’un processus très lent et quotidien. Cela se traduit par un dénigrement permanent du cercle social et familial. Il fait croire que cet entourage refuse de converser avec lui, l’isole dans les réunions de famille ou dans les fêtes. En fait, il refuse de participer aux rencontres. Lorsqu’il accepte, il est tellement désagréable que je passe un très mauvais moment et je suis gênée de son attitude. J’écourte donc le moment. J’en arrive à refuser certaines invitations, parce que le reproche tombe : « Tu fais passer des futilités avant notre amour ».
8)Egocentrisme : Tout tourne ou doit tourner autour de sa personne. Il ne parle que de lui. Il faut que je m’intéresse en permanence à lui, … sinon, il change de conversation ou soupire quand je parle. Il ne participe pas à la conversation, sauf si on le met à l’honneur.
9)Culpabilisation : J’ai ressenti énormément de culpabilité durant notre histoire et encore plus en le quittant. A cause de moi, tous ses projets professionnels tombent à l’eau. Il a construit une annexe pour m’accueillir, moi et mes enfants, et maintenant c’est le vide. Lui qui rêvait tant d’une vie de famille ! En plus, il s’est ruiné dans ce projet !!!!
10)Incapacité à s’excuser : C’est normal ! Il ne fait jamais d’erreur. A plusieurs reprises, dans notre relation, il m’a demandé de faire le point, de réfléchir à mon attitude et à la situation qui en découlait, parce que le problème, c’était moi.
11)Déni : Un jour, il ferme la porte d’entrée de l’intérieur. Au retour des courses, pas moyen de l’ouvrir. Ce n’est pas grave. Il y a une autre porte. Il rentre dans une colère noire. Il hurle sur tout être vivant présent, moi. J’ai la certitude que ce n’est pas moi qui ai fermé la porte. Mais, non, une imbécilité de la sorte ne vient pas de lui. Je m’en veux de ne pas avoir vérifié. Il n’a jamais voulu admettre que c’était lui qui avait fermé à clé.
12)Double jeu : Chaque été, pour prendre congé, il jouait la séduction afin que je prenne mes congés en même temps que lui, que ça m’arrange ou pas, que j’aie mes enfants ou pas. Le premier jour de congé, il me laissait sans nouvelles. Il me demandait de réfléchir à mon comportement et ne me contactait pas pendant au moins une semaine. Ensuite, il me rappelait en larmes, en me disant que je lui manquais énormément, que sa vie n’était rien sans moi (comédie).
13)Obsession de l’image : Il a une très HAUTE estime de lui. Il considère les gens comme indignes de le côtoyer. Il est parfait par essence. Il se désintéresse de ce que les gens pensent de lui.
14)Maniement redoutable de la rhétorique : Il a toujours été impossible d’avoir une discussion constructive. Il fait des affirmations qu’il nie ensuite. Il s’en va en claquant la porte, ou bien, il raccroche au téléphone.
15)Soulagement morbide à voir l’autre au plus bas : Il savoure l’échec, celui des autres bien sûr. Il passe son temps à souligner mes ratages, ma nullité à gérer l’argent, mon incapacité à faire marche arrière en voiture, par exemple. Je ne l’ai jamais entendu mettre quelqu’un à l’honneur.
16)Maîtrise dans l’art de savoir jusqu’où aller dans la destruction : Il me vend sa voiture, mais en garde la propriété, histoire d’éviter les frais d’immatriculation. Je revends la mienne et trois jours après, il me fait une scène, parce qu’il déteste sa nouvelle voiture. Il regrette d’avoir cédé la sienne qui, officiellement, est toujours la sienne !!! J’ai peur de me retrouver sans voiture. Je suis en panique et ce jusqu’à ce qu’il me rassure.
17)Psychorigidité mentale : Tout est chronométré, mesuré au millimètre près. La pose d’un cadre prend des heures. Après avoir utilisé la remorque, il faut la nettoyer pendant des heures. Le jardin est interdit aux enfants afin de ne pas abîmer la pelouse.
18)Incapacité à supporter le bien-être d’autrui : Lors d’une soirée, les personnes présentes me félicitent pour mon activité complémentaire et la qualité de celui-ci. Il fait la tête toute la journée, manifeste un comportement à la limite asocial. Il insulte les personnes présentes lorsqu’on en reparle. Au retour, il me dit : « Quand tu auras fini tes conneries, on pourra enfin discuter !! ».
19)Inversion des rôles : Il se fait passer en permanence pour une victime de ma malveillance. Il y a des complots contre lui. S’il ne peut entamer son activité complémentaire, c’est de ma faute. Je ne m’investis pas assez pour lui.
20)Gaslighting : Il me donne un rendez-vous en ville afin de passer un chouette moment à deux. Il me donne un lieu de rencontre verbalement. A l’heure dite, au lieu dit, personne, … Il ne répond pas au téléphone. A bout d’une demi-heure, il me contacte, fou de rage. C’était un autre endroit. J’ai saboté la soirée, lui qui voulait tant passer un bon moment. J’ai une mémoire en passoire et je ne l’aime sûrement pas assez pour être attentive au lieu de rendez-vous.

B. Lien traumatique et "gaslighting"

Par des actes ou des paroles faussement "gentilles", l'agresseur séduit narcissiquement sa proie. Par exemple, le compagnon d'Anne se montrait faussement "gentil" en l'accueillant chez lui avec ses enfants. En réalité, c'était une manipulation visant à installer son emprise sur elle. L'agresseur se présente souvent en sauveur, face à un problème rencontré par la victime. Il anticipe une demande d'aide et propose d'emblée des solutions. Il peut s'agir d'une perte affective, financière, matérielle, par exemple. Ou bien, la victime vit une situation d'insécurité importante face à laquelle elle se sent impuissante, manquant de moyens pour y faire face. Par son attention, son attitude envahissante, il favorise une idéalisation réciproque. Il suggère durant cette phase de séduction de se sacrifier pour l'autre, de penser au bien de l'autre avant soi-même. Bien sûr, il ne s'applique pas à lui-même ce qu'il induit chez la victime.

Il ne laisse pas le temps à celle-ci d'analyser ses faits et gestes en se montrant omniprésent. Il envahit sa vie personnelle et sa vie psychique par des messages constants, des appels. Il l'isole progressivement sur le plan psychologique et relationnel afin qu'elle n'ait plus d'autre référence que son discours mensonger. Il peut alors révéler son comportement dominateur et la violence qui l'accompagne. Le compagnon d'Anne a révélé lorsqu'elle s'est installée chez lui son comportement tyrannique. Par exemple, il ne lui autorisait aucune initiative dans la décoration et l'aménagement. Il la dévalorisait et la culpabilisait sans cesse (voir les exemples plus haut).

Le but de cet isolement est de créer un état d'insécurité. Les neurosciences ont démontré que l'isolement fragilise le système nerveux, car il facilite cette insécurité. Celle-ci est entretenue par le discours du manipulateur. Il fait percevoir à la victime le caractère dangereux de son environnement. Elle finit par s'isoler d'elle-même. Elle est plus manipulable dans cet état d'insécurité.

Il utilise le "gaslighting" pour y parvenir. Ce terme a été utilisé comme titre d'une pièce de théâtre anglaise en 1938. Puis, la pièce a été adaptée au cinéma pour décrire l'estompage progressif de la perception de la réalité d'une personne suite à des manipulations répétées de son agresseur : transformer les faits pour créer un récit qui fait croire à la victime qu'elle est folle, faible ou qu'elle manque de mémoire. On observe dans le film un estompage de la lumière qui transforme la vision des choses. Il s'agit de manipuler la perception de la réalité de la victime en lui faisant croire qu'elle ne réfléchit pas bien. Le contenu du discours de l'agresseur peut être partiellement vrai pour le rendre crédible.

Ce sont ces conditions qui créent une dépendance émotionnelle entre l'agresseur et la victime. La relation est teintée d’abus, de violences et de jeux de pouvoir. Elle a une grande intensité émotionnelle. Ce lien traumatique implique des distorsions cognitives et de stratégies comportementales maintenant le lien malgré la destruction présente.

Selon Van Der Kolk, des personnes qui auraient dû être source de protection, de soutien émotionnel dans l'enfance et qui s'avèrent source de danger pour l'enfant créent une grande insécurité chez lui. Il s'en protège en idéalisant le parent, en se dévalorisant ou en se culpabilisant. L'anxiété et la soumission sont consécutives à l'effet de sidération du système nerveux de l'enfant face au danger. Celui-ci répète ainsi ce type de lien à l'âge adulte à travers un lien traumatique et le syndrome de Stockholm.

C. Les dissonances cognitives

Lorsque l'emprise s'est installée, la victime perçoit de plus en plus le caractère mensonger du discours de son agresseur. Elle prend conscience que cette idéalisation n'était pas réciproque et que la relation était basée sur un abus émotionnel, des violences psychologiques.

Le syndrome de Stockholm est un mécanisme de défense qui aide à faire face à cette prise de conscience. Il entraîne des dissonances cognitives (Leon Festinger). Pour ce chercheur, ces dissonances se créent face à un conflit ou une incongruité entre des croyances ou face à des informations remettant en cause ses croyances antérieures. L'insécurité qui s'en suit explique l'apparition des mécanismes de défense pour s'en protéger, malgré les preuves de maltraitance et de manipulation. En effet, la prise de conscience des maltraitances crée un sentiment d'impuissance, de honte et de désespoir chez la victime. 

Les réactions psychologiques à ce vécu, les dissonances cognitives sont l’auto-accusation, la culpabilité, l'intériorisation de traits de l'agresseur, le déplacement de la responsabilité de l’abus sur la victime, l'idéalisation de l'agresseur. Par exemple, Anne se dénigrait comme son compagnon "bête, folle". La victime perd toute confiance en elle et se vide de son énergie.

Elle peut fuir cet état en recourant à des addictions ou bien, elle peut réagir par le déni. Dans ce cas, elle protège son agresseur, le défend, l'excuse ou adopte certains de ses comportements.

Des hormones du stress jouent un rôle important dans le maintien du lien traumatique (cortisol, endorphines, hormones du plaisir, de l'abstinence et de la dépendance). Le déséquilibre du pouvoir et "le gaslighting" jouent également un rôle important dans le maintien de l'emprise.

D. Se libérer des dissonances cognitives

La reconnexion au corps et à soi permet à la victime de ressentir à nouveau qui elle est, ses émotions, ses besoins et ses valeurs.

Prendre conscience des effets de la relation destructrice sur soi peut aider à prendre du recul : insomnies, ruminations, maux de tête, maladies psychosomatiques, burnout, dépression, irritabilité, changements d'humeur fréquents, stress invalidant, hyper vigilance, fatigue, immobilisation, repli, douleurs, hyperactivité mentale ou physique, phobies, cauchemars, dépendances, impulsivité, perte d'appétit ou boulimie, automutilation, difficultés de concentration, procrastination, ...etc.

Trouver d'autres sources de plaisir peut aider la victime à se sevrer du lien destructeur. Il peut s'agir d'activités, de liens bienveillants.

Elle peut ressentir son lien avec autrui, avec plus grand que soi.

Ce sont ces liens qui peuvent la soutenir et l'aider à sortir de l'impuissance apprise. Elle peut rompre le lien traumatique. Elle peut reconstruire à partir de cela un sentiment de sécurité, une estime de soi et une confiance en soi nécessaire pour retrouver sa dignité et se libérer des dissonances cognitives.

Cette reconnexion à soi favorise l'usage de ses ressources, la prise de distance, la pose de limites. Elle permet un meilleur dialogue intérieur pour se différencier de l'agresseur.

La psychothérapie EMDR peut favoriser cette reconnexion. Elle aide la victime à se reconnecter à son corps, à ses ressources, à créer de la sécurité en elle. Une fois stabilisée, la victime se remémore progressivement les souvenirs traumatisants. Elle se libére de la charge émotionnelle du traumatisme et des dissonances cognitives associées à la manipulation systématique.

Pour en savoir plus, vous pouvez lire "Les victimes de pervers narcissiques, guérir le traumatisme", paru aux éd. Ellipses, col. Récits et témoignages, 2022.

E. Contact

Christine Calonne psychologue, psychothérapeute reçoit à Charneux, à Namur, mais aussi par visio-consultation par zoom ou skype : +32 42 90 58 14.

Vous pouvez également prendre contact par le formulaire du site : https://www.psychotherapie-calonne.be/contact-psychologue-psychoterapeute.php.