Le stress post-traumatique a été défini dans le manuel de psychiatrie américain DSM5 comme l'état d'une personne exposée à une menace de mort imminente, soit personnellement, soit comme témoin. Il en résulte une série de symptômes plus ou moins invalidants dont l'hyperactivité mentale fait partie. L'hyperactivité mentale fait-elle partie d'une intelligence à haut potentiel ou d'un stress post-traumatique non résolu, ou des deux ? La question reste ouverte actuellement. Cependant, les résultats des recherches actuelles démontrent qu'en traitant le stress post-traumatique, l'hyperactivité mentale disparaît.
1. Etre exposé à la mort effective ou à une menace de mort, à une blessure grave à des violences sexuelles, soit directement, soit comme témoin direct, ou par le récit d'un proche. Etre exposé de manière répétée aux caractéristiques aversives du ou des événements traumatisants.
2. Des symptômes envahissants tels que des souvenirs répétitifs, involontaires ou des rêves répétitifs des événements traumatisants avec un état de détresse, des réactions de dissociation comme des flashbacks, une détresse intense lors de l'exposition à ce qui rappelle le traumatisme (pensée, émotion, sensation, image, événement, personne, objet, ...), des réactions physiologiques associées (sueurs, palpitations, crampes, respiration rapide et/ou superficielle, picotements, douleurs, ...).
3. Des efforts effrénés pour éviter ce qui rappelle le traumatisme (souvenir, pensée, émotion, sensation, personne, des situations, des objets, ...).
4. Des altérations de la pensée suite à ce traumatisme, comme une amnésie, des pensées et croyances négatives, avec des émotions pénibles, une perte de l'intérêt pour des activités importantes pour soi, un détachement émotionnel d'autrui, une incapacité à éprouver des émotions agréables.
5. Une altération de l'état d'éveil et de la réactivité comme l'irritabilité, des accès de colère, des comportements impulsifs, auto-destructeurs, de l'hypervigilance, de l'hyperactivité, des réactions de sursaut exagérées, des problèmes de concentration, de sommeil, une hypersensibilité au bruit, à la lumière, ...
Ces efforts effrénés d'évitement de ce qui rappelle le traumatisme entraînent une hyperactivité mentale, physique.
La personne met tout en oeuvre pour remplir sa vie à 100% et "ne plus penser", c'est à dire ne plus penser au traumatisme.
Peter Levine, spécialiste du stress post-traumatique décrit comment l'hyperactivation de l'organisme face à l'événement traumatisant. Cette hyperactivation entraîne des modifications biologiques, mais aussi mentales.
La personne se dissocie de son corps pour survivre à ce stress insupportable. Elle développe au niveau physique des symptômes d'angoisse et au niveau mental une augmentation du rythme de la pensée, des pensées fuyantes, des ruminations (Peter Levine "Réveiller le tigre, guérir le traumatisme").
L'hyperactivation est la réponse du système nerveux à la menace externe ou interne, imaginaire ou réelle, en se concentrant sur celle-ci (hypervigilance). La dissociation permet de se protéger de cette angoisse envahissante par une vision des événements en recul : "Je prends de la hauteur", "je suis dans la lune".
Ces symptômes se développent quand la personne est exposée de façon chronique à la menace et quand elle n'a pas été accueillie dans ses émotions, écoutée, comprise, ...
Exposée quotidiennement à des micro-violences, isolée par le pervers narcissique, interdite par lui de s'exprimer, de dialoguer, de trouver des solutions, la victime entre en état de stress post-traumatique et rumine. Ces ruminations ont un caractère compulsif, négatif et sont associées à un état d'impuissance apprise. La victime est impuissante et figée de peur, peur des représailles suite aux menaces, au chantage, au dénigrement, à la culpabilisation, au silence menaçant, aux insultes, ... Ce figement la rend impuissante et à force de ne pas agir, elle rumine encore davantage, procrastine et s'en veut.
D'autre part, elle veut tout faire pour apaiser l'agresseur et cherche des solutions grâce à cette hyperactivité mentale. Comment le calmer, l'aider à s'apaiser, comment trouver des solutions aux problèmes de son agresseur ?
Souvent, le pervers narcissique se déresponsabilise et la victime doit assumer à sa place ses responsabilités. Pour l'apaiser, éviter d'autres agressions, elle prend toutes les responsabilités de celui-ci sur elle et son hyperactivité, comme sa charge mentale s'aggrave. S'ils ont des enfants, la victime anticipe aussi les agressions éventuelles envers les enfants et rumine encore davantage. La victime culpabilise, se dévalorise et évolue vers la dépression à force d'être culpabilisée, dévalorisée. Son hyperactivité mentale est également aggravée par cet état dépressif caractérisé par la culpabilité et la perte d'estime de soi, une fatigue plus ou moins intense qui empêche d'agir.
A cela s'ajoute une hyperactivité physique pour fuir les pensées, les émotions qui rappellent les micro-violences. La personne remplit son agenda à 100%, se trouve de bonnes raisons pour ne pas s'asseoir, se reposer, se relaxer, car ces mots lui font peur. Cela signifie pour elle un risque d'être à nouveau submergée par les souvenirs traumatiques ou les émotions pénibles. Des comportements addictifs peuvent en résulter comme faire du sport sans limites, devenir bourreau du travail, faire sans cesse du nettoyage, ...
De plus, la victime doit prouver à ceux devraient l'aider qu'elle est victime, car la justice demande des preuves. Déjà fatiguée, confuse, angoissée, sans estime d'elle, elle doit en plus chercher les preuves de son innocence et des violences qu'elle subit ou que ses enfants subissent. Le pervers narcissique se présente comme parfait, bien contrôlé, disposant de toutes les compétences sociales et relationnelles pour convaincre, persuader et manipuler le système, les intervenants sociaux. Le manque de compréhension de l'entourage face à l'emprise qu'elle subit aggrave aussi son stress.
André m'a consultée pour un état de stress post-traumatique accompagné de ruminations constantes à propos des violences verbales, parfois physiques qu'il avait subies de la part de son père étant enfant, puis adulte. Son père, sans attention, sans empathie et sans affection pour lui, avait favorisé ses frères financièrement. Un de ses frères l'avait exploité en l'utilisant comme employé corvéable à merci. André, sensible, doux, altruiste, fragilisé par ces violences et ces injustices, avait perdu confiance en lui et s'épuisait à cause de l'hyperactivité mentale qui accompagnait son stress chronique depuis l'enfance. Il avait été une proie facile pour une femme qui l'avait volé, humilié et dont il avait du payer les dettes. Ayant perdu sa maman fort jeune, il n'avait eu aucune sécurité affective pour faire face à tout cela. La musique l'avait aidé, ainsi que son goût pour la nature et les animaux, mais il souffrait de flashbacks, de symptômes d'angoisse, de pensées négatives sur lui-même, sur le monde, de trouble de la mémoire et de la concentration. Il n'avait pas de capacité à être détendu et heureux. Avec l'hypnose éricksonienne, nous avons pu créer en lui l'espace interne de sécurité et les bonnes sensations qui lui permettent de se libérer ensuite de ces traumatismes. Il a pu modifier sa culpabilité excessive, consécutive aux injustices subies, reconstruire des croyances sur lui-même et le monde qui le valorisent et lui permettent de rétablir sa confiance en lui. Deux séances d'hypnose éricksonienne lui ont permis de réduire à zéro son hyperactivité mentale. Il a retrouvé sa sérénité avec le sentiment qu'une page de sa vie s'était enfin tournée. Sa nouvelle compagne l'encourageait dans ce sens, en projetant avec lui de beaux voyages, des balades en pleine nature, ...
Ce cas clinique démontre comment le stress post-traumatique une fois guéri peut libérer la personne de son hyperactivité mentale de nature négative, compulsive, épuisante, dissociant la personne de son vécu. André n'avait pas une intelligence à haut potentiel, mais une hypersensibilité amplifiée par ses traumatismes. Il avait avec l'hypnose éricksonienne retrouvé sa capacité au bonheur, son estime de lui et sa capacité à s'affirmer sans culpabilité excessive.
Des personnes à intelligence à haut potentiel peuvent aussi souffrir de stress post-traumatique ou d'états dissociatifs liés à des traumatismes passés. L'hypnose éricksonienne ou l'EMDR peuvent les aider également à retrouver le bien-être et la capacité au bonheur en guérissant des traumatismes et en modifiant l'hyperactivité mentale.