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Sauveur/Victime : se libérer de la manipulation mentale en pensant à soi

Le 28 février 2021
Sauveur/Victime : se libérer de la manipulation mentale en pensant à soi
Le rôle de Sauveur/Victime a pu aider la personne dans son passé à s'adapter, mais il a des conséquences néfastes. Comment être à nouveau soi-même ? Pourquoi et comment faire face à la manipulation et au harcèlement en pensant à soi en priorité ?

A. Le rôle de Sauveur et la manipulation mentale 

"D'abord sauver les autres et moi après" : Telle est souvent l'affirmation de la personne très empathique, altruiste, enfermée dans le rôle de Sauveur. Cette personne est souvent victime de manipulation et de harcèlement, car elle veut trop bien faire et s'oublie pour aider les autres. Elle peut être utilisée pour ses qualités et ensuite être l'objet de dénigrements répétés, parce qu'elle dérange pour ces mêmes qualités. Cependant, cette personne peut manifester ces qualités de façon inappropriée pour elle et pour les autres. Par exemple, elle peut tenter d'aider des personnes qui ne lui ont pas demandé de l'aide, ou qui l'ont fait de façon floue, indirecte. Elle peut ensuite, se voir reprocher ses tentatives d'aide et être culpabilisée, dénigrée, objet de chantage, voire de harcèlement. Elle se met la pression constamment et s'épuise pour rendre les autres heureux. Elle entre dans le rôle de Sauveur face à certains individus qui la manipulent et se positionnent ensuite en Victime de son comportement. Ces mêmes individus peuvent se positionner en Victime pour attirer sa compassion et pouvoir ainsi l'utiliser. La personne qui adopte le rôle de Sauveur ne perçoit pas toujours la manipulation mentale pour plusieurs raisons. Cela peut résulter d'expériences de l'enfance où elle a développé une grande empathie pour un parent qui n'en avait pas pour elle, ou qui ne la respectait pas. Cette empathie lui a permis de survivre. A ce moment là, son comportement était adapté, car elle n'avait pas d'autre moyen pour supporter la relation et trouver sa place. Elle n'a pas pu prendre conscience ou se protéger de la violence psychologique de ce parent. A l'âge adulte, cette personne conserve ce mécanisme d'adaptation grâce au développement de croyances limitantes, comme "d'abord sauver les autres et moi après". Elle peut être à nouveau victime de personnes sans empathie et sans respect pour ses émotions, pour ses besoins, comme le parent de son enfance.

B. Se libérer de la manipulation en pensant à soi

Il est essentiel de remettre en question cette croyance limitante pour se libérer de la manipulation et du harcèlement qu'elle subit. Elle peut prendre conscience qu'elle s'oublie, qu'elle ne se respecte pas et que certaines personnes en profitent. Elle peut découvrir qu'elle se met beaucoup de pressions, se crée beaucoup de stress pour prendre soin des autres à son détriment. Cela l'épuise et ne lui permet pas d'être heureuse. C'est le cas de Anne, victime de manipulation et de harcèlement au travail. Elle subit une grande pression de son supérieur et des dénigrements de sa part. Il utilise ses collègues pour l'isoler et la dénigrer encore davantage. Il veut la soumettre à des plans d'amélioration qui soulignent constamment ce qu'il faudrait changer et ne reconnaissent pas le travail bien fait. Anne a vécu dans son enfance sous l'emprise de sa mère. Elle a du s'adapter à cette situation en adoptant le rôle de Sauveur à l'égard des autres. Elle n'avait pas développé de confiance en elle et d'estime d'elle en s'oubliant. Après avoir travaillé la confiance en elle, nous avons travaillé ensemble sa croyance limitante "D'abord sauver les autres et moi après", car Anne est très empathique, bienveillante et altruiste, mais au point de s'oublier. Elle souhaite le meilleur pour les autres, mais n'y pense pas pour elle-même. L'idée d'être "égoïste" si elle pense à elle d'abord lui répugne. Nous avons discuté de la différence entre "égoïsme" et "égocentrisme", en envisageant l'égoïsme comme la capacité à penser à soi, à s'offrir des moments pour soi, tout en considérant les besoins des autres. Ce n'est pas le cas s'il s'agit de l'égocentrisme. Anne prend conscience qu'elle craint, en prenant du temps pour elle, de passer la journée à se faire plaisir. Elle craint d'oublier les autres. Elle a une vision des choses en noir ou blanc. Elle s'est tellement oubliée. Elle est arrivée stressée à sa séance, car elle avait tout fait pour ranger jusqu'à la dernière minute dans la maison, de sorte que son entourage se sente bien au lever, mais ce fut à son détriment. Comment pouvait-elle quitter la maison en désordre et laisser à ses proches le soin de ranger ? Nous avons discuté de la possibilité de se donner la priorité au lever en s'octroyant un moment de méditation, car elle aime méditer. Elle prend alors le modèle de son professeur de yoga qui prend ce temps pour elle au lever. Son professeur se donne la priorité pour se sentir bien, être détendue, en paix, de manière à commencer sa journée sans pression, sans listes à faire au réveil. Elle pense aussi aux moines qui commencent leur journée par la méditation, sans pour autant négliger les tâches du quotidien. Anne remplace sa croyance limitante par une croyance plus souple, pas en noir et blanc, grâce à ces deux modèles : "Je suis une priorité dans ma vie en fonction de ce qui est juste pour moi". Cette souplesse de la pensée lui permet d'être créative et de mieux s'adapter à ses besoins tout en tenant compte des autres. Nous tentons ensuite par l'EMDR d'intégrer cette nouvelle ressource par le balayage oculaire lent en pensant à son professeur de yoga et aux moines. Elle ressent alors un relâchement, une paix, un sourire, un sentiment de sérénité dans la gorge, puis dans le coeur. Mais, un jugement et une gêne apparaissent : "Si je fais ça, c'est le désordre. Je laisse ça aux autres". Mais, elle peut envisager d'en parler à son entourage pour revoir l'organisation des tâches et ne pas trop s'imposer d'obligations. Des pensées positives remplacent ensuite le jugement négatif sur elle-même : "C'est le désordre, mais c'est la vie. C'est dans les désordres de la vie, en prenant du temps pour moi, que je peux préserver ma sérénité et ma santé". Cette nouvelle vision des choses lui plaît et cela la rend heureuse. Durant la psychothérapie EMDR, elle explore ses ressources et est prête à prendre soin de ses besoins d'abord pour se respecter, mettre ses limites, se mettre des limites, tout en tenant compte des autres. Cela peut l'aider à mieux repérer la manipulation et à s'en protéger. Installer des rituels dans notre vie est un bon moyen de nous rappeler notre importance, l'importance de prendre du temps pour nous en priorité. Notre bien-être et notre santé en dépendent. Créer un espace-temps chaque jour où nous offrir un moment de paix, est un rituel important. Il nous donne l'occasion de nous entourer de beauté, de paix, de bien-être pour nous reconnecter à notre corps, à nos besoins, à nos rêves, à nos désirs. Il nous permet de nous ressourcer en étant pleinement dans le moment présent, en renforçant notre conscience de nous-même. Il nous aide à être plus serein pour être davantage dans l'action et moins dans la réaction face aux jeux de manipulation et face aux situations de harcèlement, sans nous épuiser.

C. Contact 

Si vous vous sentez concernés et si vous souhaitez être accompagnés dans ce travail sur soi, vous pouvez contacter Christine Calonne, psychologue psychothérapeute à Namur et à Charneux : +32 42 90 58 14.