En cette période estivale, certaines personnes prennent du temps pour elles et ralentissent le rythme. D'autres y voient une perte de temps. Cet exemple nous montre que notre relation au temps est très subjective, profondément ancrée dans notre relation à nous-mêmes.
Elle est modelée par nos valeurs, notre éducation, nos croyances limitantes, nos modèles parentaux, notre état psycho-corporel. Prendre soin de notre relation avec nous-mêmes permet d'améliorer la qualité de notre relation au temps. Nous pouvons mal gérer notre temps en évitant des projets nouveaux. Nous pouvons, par exemple, nier le temps par la procrastination active ou passive : être en retard constamment, nous mettre à notre activité à la dernière minute, gaspiller notre temps dans des occupations distrayantes pour éviter le moment de réaliser l'activité importante pour nous, ne rien faire et ruminer en pensant aux difficultés rencontrées dans la réalisation de notre activité, ...etc.
Ou bien, nous pouvons mal gérer notre temps en le subissant, en étant toujours à l’avance.
Ou encore, nous pouvons mal gérer notre temps en voulant « tout tout de suite » par intolérance à la frustration.
Nous pouvons mal gérer notre temps en n'arrêtant pas d'être actif, dans une course après le temps. Nous avons du mal à lâcher-prise pour nous reposer et nous ressourcer. Nous finissons par avoir nos batteries à plat et tombons malades au moment des vacances, car notre corps nous met un stop nécessaire pour son équilibre.
Tous ces comportements signalent un manque de relation à soi.
Améliorer notre relation à nous-mêmes est un préalable pour mieux vivre notre relation au temps. Etre en lien avec soi nécessite de nous sentir en sécurité, détendus pour observer dans quel état nous sommes. Repérer les indices du stress est indispensable.
Le stress se traduit dans le corps par des sensations et des émotions, par exemple, la tachycardie, des tensions, des sensations désagréables de chaleur, des tremblements peuvent apparaître en cas de procrastination active. Nos sensations nous renseignent sur nos émotions, par exemple, la peur, la colère, la tristesse, le dégoût. Ces émotions nous indiquent quels sont nos besoins à satisfaire.
Nos difficultés de relation au temps indiquent, en effet, que nous sommes animés par des peurs, peur du jugement, peur de ne pas être à la hauteur, peur du rejet, ...etc.
Prendre soin de nos émotions et apprendre à transformer nos peurs facilite une meilleure relation avec le temps. Accueillir et réguler les émotions, respirer dans un état de sécurité peut nous aider à identifier nos besoins. En prendre soin peut améliorer la relation à soi.
Cela implique de définir ce qui est important pour nous. Quelle est la priorité dans notre vie, dans le présent ? Ce qui est important implique nos besoins fondamentaux. Le besoin est fondamental, vital, stable et ne concerne que soi. Par contre, le désir n’est pas nécessaire, peut être remplaçable et implique l’autre dans sa formulation. Les besoins sont physiques (manger, boire, dormir, bouger, garder un équilibre, être à bonne température), psychologiques (sentiment de sécurité, d’appartenance, amour, reconnaissance, respect, justice) ou spirituels (harmonie, paix, accomplissement de soi, autonomie, …etc).
Ecouter nos besoins, poser nos limites (ce que nous ne voulons pas ou plus) peut nous aider à améliorer la qualité de notre relation au temps. Cela peut nous éviter un burnout, par exemple, en cas de course après le temps, car à forcer de ne pas nous écouter, nous finissons par nous épuiser. Prendre soin du rythme de notre corps nous aide à prendre soin de nous et de notre relation au temps. C'est une voie essentielle pour notre épanouissement.
Nos croyances limitantes peuvent inhiber notre écoute de nous-mêmes. Elles ont été définies par Eric Berne en fonction de notre culture. Il en a identifié cinq : « Sois parfait », « Sois fort », « Fais des efforts », « Fais plaisir », « Dépêche-toi ». Nous pouvons y ajouter : « Tais toi », « Attends », « Sois sage », « Tu n’es pas assez », « Laisse faire ». Créer un état de sécurité en nous par la respiration abdominale, la cohérence cardiaque peut nous aider à les transformer et à mieux vivre notre relation au temps.
Nos schémas de pensées peuvent parasiter notre relation au temps. Par exemple, tous nos "Je dois", "Il faut" nous empêchent d'écouter nos émotions, nos besoins et les messages de notre corps. Les repérer en nous installant en état de bien-être, de sécurité, peut nous aider à les transformer afin de faciliter notre épanouissement et améliorer notre santé.
La psychothérapie EMDR et l'hypnose éricksonienne sont des outils intéressants pour nous aider à trouver en nous les ressources nécessaires à notre épanouissement. Ils favorisent une meilleure relation à soi et au temps.
Si vous vous sentez concernés par le sujet ou si vous souhaitez une formation sur la relation à soi et au temps, Christine Calonne, psychologue psychothérapeute à Liège et à Namur organise des formations et des conférences. Vous pouvez la contacter +32 42 90 58 14.
