Pratiquer l'auto-compassion pour soigner les blessures causées par les micro-violences quotidiennes d'un PN peut aider la victime à se libérer de l'emprise et de ses blessures d'enfance. Celles-ci ont permis au pervers narcissique (PN) de faire effraction dans son psychisme. Découvrir les parts blessées de soi et entamer un dialogue avec elles peut aider à guérir, à se reconstruire.
Pour ne pas se laisser envahir par les émotions pénibles et les pensées négatives liées aux micro-violences du pervers narcissique (PN), la victime peut prendre du recul par rapport à ce conditionnement mental. Il s'agit de mettre un terme à une programmation qui date de l'enfance. Des blessures d'abandon ou de rejet, des blessures d'humiliation ou de trahison l'ont conditionnée à croire qu'elle n'avait pas de valeur, à douter d'elle-même, à se culpabiliser excessivement ou à être trop empathique et altruiste.
Transformer ses pensées et ses croyances négatives, trouver des alternatives à ses croyances limitantes peut aider la victime à envisager une autre perception d’elle-même, plus positive et constructive. Mais, la personne peut avoir l'impression que c'est plus fort qu'elle. Elle peut croire que le développement d'une perception positive de soi est une lutte permanente avec les parts blessées d'elle-même. Il est utile pour sortir de cette lutte sans fin de percevoir la part d’elle-même qui a intériorisé l’agresseur et ne plus la laisser diriger sa vie. Elle peut devenir à nouveau le maître de sa vie, quand elle a compris la raison pour laquelle elle a accepté l’emprise.
C’est l’ignorance des causes et des conséquences de traumatismes passés qui empêchent la victime de développer des stratégies de protection bienveillantes envers elle-même. Ce sont ces traumatismes passés que la poussent inconsciemment à répéter dans la relation d'emprise ses blessures d'enfant. Cette répétition des schémas relationnels du passé l'empêche de se libérer d'un pervers narcissique.
Une approche ouverte au dialogue avec cette part critique d'elle-même (intériorisation des traits du PN, ou d’un parent agressif, indifférent, voire PN dans l’enfance) est importante afin de comprendre son fonctionnement, ses objectifs et l’aider à protéger les autres parts de vous avec plus de bienveillance.
Se protéger, c'est d'abord se mobiliser pour renforcer ses ressources internes et externes : installer la sécurité en soi et à l'extérieur de soi, développer l'amour de soi et l'estime de soi, ...etc. Découvrir ou imaginer un lieu apaisant, sécurisant favorise une approche bienveillante de soi. Se mettre à l'écoute de ce qui est autour de soi, avec ses sens peut renforcer la sécurité, les sensations de bien-être. Les exercices de pleine conscience favorisent ce renforcement interne.
La victime peut ensuite s’interroger sur cette part d’elle-même appelée, en Analyse Transactionnelle, Parent critique. Cette part peut se montrer tyrannique dans son dialogue interne. La victime peut se demander si le type de pensée qu’exprime son Parent critique intérieur (ex. « Tu es nulle, incapable. Tu n'y arriveras pas ») a un lien avec des expériences négatives de son passé. Elle peut tenter de dater l’origine de cette attitude. Elle peut entamer un dialogue avec cette part d’elle-même, plutôt que de lutter contre elle ou la laisser critiquer tout. Comprendre le pourquoi de ses critiques virulentes, avec une intention positive, peut amener ce conflit interne à des solutions positives.
Pour y arriver, une attitude de reconnaissance positive de ce Parent critique, même si cela semble incompréhensible, est la première démarche à entamer. En interrogeant cette part d’elle-même sur les raisons de ses paroles négatives, elle crée un lien positif. Ce lien est la base nécessaire pour créer le changement en soi. En tant qu’Adulte, la victime peut gérer ce dialogue avec sa part interne critique. Cette part critique a une utilité dans son mental. Il est important de reconnaître pourquoi elle est là. Si celle-ci est trop virulente, il peut être utile de prendre une distance sécurisante pour entamer la discussion. Cette distanciation peut se faire en imaginant un écran de cinéma où apparaît la part critique, ou bien en imaginant une pièce séparée d’elle par une vitre incassable, par exemple. Cette rencontre intérieure permet de créer un lien positif entre les parts du moi. Elles s’ignoraient et ne s’appréciaient pas. Cela créait une lutte interne constante. La victime peut créer une collaboration positive plutôt qu'un conflit permanent entre les parts d'elle-même. Demander au Parent critique intérieur s’il connaît l’âge et les qualités, les compétences de la partie Adulte permet de construire ce lien positif. Après l'avoir reconnu, dans la gentillesse, la partie Adulte peut envisager avec cette part des pistes d'action pour se respecter mutuellement et agir ensemble. Cela peut motiver les parties de soi en conflit à trouver des solutions.
Par exemple, une personne victime dans l’enfance d’un parent PN, ou maltraitant psychologiquement, peut avoir développé une part de soi très dévalorisante pour soi. C’était utile étant enfant de s’identifier à ce parent pour ne pas perdre le lien, ou pour avoir la paix face aux violences psychologiques et/ou physiques. La victime a du accepter la relation d’emprise, car elle était dépendante de ce parent. A l’âge adulte, la victime peut prendre conscience du fait que cette attitude n’est plus adaptée. Elle n’a plus besoin de penser négativement à son sujet pour créer des liens sains, pour se réaliser et avoir une place dans sa vie. La réconciliation avec cette part de soi qui a voulu la protéger passe par l'empathie et la compassion. La part Adulte peut expliquer à cette part critique qu’elle peut se protéger plus constructivement, par exemple, en lui demandant des encouragements, des compliments, tout en la remerciant pour son existence. Elle peut, par exemple, proposer de repérer chaque pas en avant pour réaliser un but, plutôt que de repérer les erreurs, les manquements, car avancer demande une intention et une motivation positive. Comprendre avec de l'empathie pourquoi ce Parent intérieur s'est endurci peut l'encourager à s'adoucir : ex. "C'est en étant dur que j'ai pu survivre à la violence passée". La victime trouve ainsi un allié pour se libérer d'un pervers narcissique.
La part Adulte de la victime peut aussi rencontrer la part Enfant en elle-même, la part émotionnelle, avec ses besoins, ses désirs, ses rêves, ...etc. Elle peut mobiliser son imagination pour rencontrer l'Enfant dans un endroit calme et sécurisant. Elle peut l'observer, aller à sa rencontre et dialoguer avec lui. L’Enfant intérieur se manifeste par une image, parfois par des sensations, des émotions ou un mouvement corporel. L'appeler par un mot gentil, bienveillant peut l'encourager à apparaître : « petit Pierre, … », par exemple.
La part Adulte de la victime peut le rassurer et lui montrer ses talents, ses qualités d'Adulte, lui dire son âge, ...etc. La victime peut aussi imaginer des êtres en elle qui peuvent encourager et protéger l'Enfant intérieur : une fée, un ange, un animal protecteur, un ami bienveillant, …etc. Cet être intérieur bienveillant, ou la part Adulte de la victime peut le prendre dans les bras, lui parler gentiment, dans un échange de regards plein de communion d'amour inconditionnel. Cet échange peut guérir cette part blessée de la victime. Ils peuvent aussi jouer, se détendre ensemble. La personne peut revenir autant qu’elle le souhaite dans cet espace imaginaire sécurisant pour renforcer cet Enfant intérieur et qu'il ne se sente plus seul comme à l'époque où il fut humilié, rejeté, ou abandonné psychologiquement à sa détresse. La victime s'allie aussi avec l'Enfant intérieur pour se libérer d'un pervers narcissique.
Avec l'auto-compassion, la victime peut ressentir les émotions (empathie) que toutes les parties blessées de soi ressentent, mais aussi souhaiter qu'elles aillent mieux, qu'elles évoluent (compassion). Elle trouve ainsi des alliés pour guérir et se libérer d'un pervers narcissique.
La psychothérapie EMDR peut vous aider si vous vivez de telles difficultés avec les parts blessées de vous-même.
Si vous vous sentez concernés, n'hésitez pas à contacter Christine Calonne, psychologue psychothérapeute, pour un rendez-vous à son cabinet de Namur ou Charneux : +3242905814.