Guérir le lien avec soi est essentiel dans la reconstruction de son identité. Cette guérison libère de la peur. Si nous avons souffert de relations toxiques dans notre passé, nous avons peut-être été amenés à nous oublier pour survivre. Nous avons peut-être dû nous suradapter au point d'oublier nos besoins par peur de perdre l'autre. Nous avons perdu l'accès à notre Enfant intérieur, cette part de nous qui exprime nos émotions, nos ressentis, nos besoins profonds. Frustrés, ces besoins s'expriment à travers nos douleurs, nos tensions et nos maux physiques.
Nous pouvons nous mettre à l'écoute des messages de notre corps pour retrouver l'accès à notre Enfant intérieur et la capacité à prendre soin de ses besoins. Développer une relation ludique et bienveillante avec notre corps à travers des activités agréables peut favoriser le lien avec soi.
Cette attitude douce, pleine de bienveillance et d'empathie pour soi peut se développer en prenant un modèle. Quelle personne dans notre entourage, dans notre imaginaire peut exprimer cette attitude envers nous ? Nous pouvons ressentir le bien-être et le sentiment de sécurité que cela nous procure. Nous pouvons alors nous glisser dans sa peau pour intégrer cette attitude. Cela nous rend capables de la manifester envers notre Enfant intérieur.
Cela demande parfois de nous excuser auprès de lui si nous l'avons négligé et si nous avons été trop rudes avec lui, car il peut nous en vouloir et rester en retrait. Comme un parent bienveillant, nous pouvons petit à petit regagner sa confiance en nous mettant à l'écoute de ce qu'il ressent et des besoins qu'il exprime. Cette reconnaissance positive peut petit à petit lui rendre confiance.
Ce lien de confiance entre notre partie Adulte et l'Enfant en nous se construit avec le temps, des expériences de détente et de plaisir.
Nous pouvons nous autoriser à lâcher ces messages d'autorité du passé qui nous ont, par exemple, amenés à faire plaisir aux autres jusqu'à nous oublier.
Nous pouvons nous recentrer et sentir ce qui nous procure du plaisir. Se faire plaisir est essentiel dans la reconstruction de soi. Cet amour pour soi favorise le bien-être. Celui-ci ne dépend plus de l'extérieur et de la satisfaction de nos attentes d'être aimés. Ces attentes nous rendent dépendants de notre environnement et vulnérables aux relations toxiques. Elles peuvent nous plonger dans le rôle de Sauveur pour être aimés, pour ne plus souffrir de la solitude, de la peur de l'abandon ou de la peur de nous sentir incapables de prendre notre place dans la vie. Nous remplissons notre vie d'obligations qui nous protègent de ces peurs, mais elles nous empêchent de nous offrir ce cadeau de la vie : avoir du temps pour nous, pour nous détendre et satisfaire nos besoins.
Par exemple, si notre Enfant intérieur a particulièrement souffert d'un manque de reconnaissance positive, nous pouvons lui demander quelle parole positive, quel compliment, quel encouragement il aurait aimé entendre dans le passé : "Comme tu es courageuse ! Vas-y ! Tu vas y arriver ! ...etc".
Léa a renforcé son lien avec soi en faisant un exercice pratiqué en psychothérapie EMDR. Elle avait souffert depuis l'enfance de relations toxiques qui l'avaient amenée à s'oublier. Ces relations avaient nié ses émotions et ses besoins. Elle s'est sentie abandonnée dans le passé. Mais, aujourd'hui elle s'abandonne elle-même en donnant plus d'importance aux autres qu'à elle. Sa psychothérapie lui a permis de se reconnecter à son corps, à ses ressources afin de rétablir ce lien avec elle-même. Elle a choisi d'augmenter sa qualité de confiance en soi et en la vie avec trois images positives :
1. Elle visualise son tambour et médite sur son tapis, avec l'odeur de l'encens qui l'enveloppe, de bougies qui l'apaisent.
2. Elle imagine son coeur calme quand elle est chez elle, tranquille, rideaux fermés. Elle le remplit de l'énergie d'une couleur mauve, une flamme violette.
3. Elle visualise une balade en forêt, car le végétal l'apaise et lui rend de l'énergie.
Quand elle imagine faire vibrer son tambour, elle ressent l'énergie de la vie en elle. Les sons créent un baume dans son coeur, avec la couleur mauve de la flamme violette. Elle rassemble l'énergie de ses pensées dispersées en la visualisant par une couleur, cette couleur mauve. Cette couleur irradie comme une boule lumineuse et remplit son corps de la tête aux pieds. Elle sent cette énergie qui l'habite, la réchauffe et l'apaise. Elle peut imaginer sa pièce calme, un plaid autour d'elle qui détend son corps. Elle imagine un bon moment en forêt, ressent la chaleur du soleil sur sa peau, écoute les oiseaux chanter, le vent dans les branches, ...etc. Elle se recharge en énergie. Elle ancre ces sensations et ces émotions agréables dans la mémoire de son corps en se prenant dans les bras et en pressant doucement un biceps puis l'autre à chaque inspiration.
Elle a, petit à petit, appris à se recentrer sur elle, en prenant soin de son alimentation, de son besoin de repos, de sommeil, de mouvement, ...etc. Quand elle sent la fatigue arriver, elle accepte aujourd'hui de se reposer ou d'aller dans les bois pour respirer et restaurer son énergie. Elle a appris à s'aimer. Elle a développé la capacité à prendre du recul pour sentir ce qui est important pour elle et moins faire plaisir aux autres, plus se faire plaisir. Elle s'autorise à fermer son portable, pour profiter pleinement de sa balade dans les bois. Elle développe plus de bienveillance et d'empathie enveloppante envers son Enfant intérieur.
Son Enfant intérieur a exprimé sa déception face à des évènements de sa vie. Elle ressent ce sentiment en elle, comme un trou dans la poitrine. Je propose à Léa de demander quel est le besoin de son Enfant intérieur. Il a besoin de réconfort. Elle peut imaginer prendre l'Enfant contre son coeur et lui communiquer son énergie de vie, cette couleur violette qui l'apaise. Cette couleur se répand dans le trou et le remplit. Son lien avec elle-même, avec son corps s'est rétabli. Le sentiment de sécurité et de confiance est restauré grâce à sa bienveillance et son empathie envers son Enfant intérieur.
Si ce vécu vous interpelle, vous pouvez contacter Christine Calonne, psychothérapeute à Namur et à Liège : +32 42 90 58 14.
