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COVID19 épreuve transformatrice : s'offrir le cadeau d'une évolution intérieure

Le 16 mai 2020
COVID19 épreuve transformatrice : s'offrir le cadeau d'une évolution intérieure
L'épreuve du COVID19 serait-elle une épreuve transformatrice, au-delà du traumatisme collectif, une possibilité de nous offrir le cadeau d'une évolution intérieure et relationnelle, de grandir en amour, en compassion et en conscience ?

A. L'épreuve du COVID19 :

1. Une épreuve traumatisante ou transformatrice ?

Elle fut pour beaucoup une épreuve douloureuse, réveillant des peurs enfouies, telles que la peur de mourir, de perdre la santé, des relations, son travail, ses biens, le contrôle de sa vie, la peur de l'enfermement, de l'oppression, ...etc. Certains perdirent, en effet, un proche, leur travail, leur santé.

D'autres vécurent davantage encore de violences familiales ou conjugales dans le confinement.

Pour d'autres, cette crise fut l'occasion de se reconnecter à eux, à leur intériorité, à leur être, à leur ressenti et à leurs besoins fondamentaux. Ce fut une opportunité de redécouvrir leur capacité de s'émerveiller, de retrouver l'harmonie avec la nature.

Cette épreuve a pu mobiliser les gens autour d'une même urgence, sauver des vies, collaborer, agir ensemble, au lieu d'être en compétition.

Mais, cette épreuve représente un traumatisme collectif. Un évènement traumatique est un évènement soudain, menaçant notre intégrité physique ou psychique, sur un plan collectif dans ce cas. On a appelé l'épreuve du COVID19 une pandémie.

2. Une épreuve assimilée à un désastre :

A la menace du virus, s'est ajoutée la violence véhiculée par les discours contradictoires et les mesures prises pour faire face à ce virus.

Jean Dominique Michel, anthropologue médical, a parlé à ce sujet d'un véritable désastre, lors de son interview et dans son livre numérique paru en avril 2020 "Anatomie d'un désastre". Scientifique indépendant, il expose dans son livre les nombreuses recherches qui dénoncent l’inefficacité, même de la dangerosité du confinement en mélangeant les personnes infectées et non infectées dans ce confinement. Il met en évidence le virage fasciste qu'ont pris nos sociétés en organisant de façon "perverse", sans éthique, la "gestion" de ce confinement. Les décisions furent motivées, selon lui, par les seuls intérêts économiques privés au détriment des plus vulnérables dans nos populations européennes (les pauvres, les malades, les personnes âgées). Il aurait fallu dépister, mettre en quarantaine seulement les personnes atteintes et traiter rapidement avec la chloroquine, comme l'ont fait avec succès les pays moins riches, habitués à faire face aux crises, plutôt que d'interdire la chloroquine et de favoriser des études en laboratoire sur le virus. Le Professeur Raoult fait le même constat. L'urgence était de sauver des vies. Il dénonce le manque d'intelligence (émotionnelle, relationnelle, créatrice) de nos sociétés modernes, perdant de vue l'essentiel, la dimension humaine, pour le profit, le contrôle et des réflexions coupées de la vie. Sans la richesse des liens sociaux, nous portons atteinte à notre santé psychique et physique. Les nombreux morts en maison de repos le démontrent et d'autres décisions auraient pu l'éviter. Comment sortir de ce déni de réalité et d'humanité pour revenir aux valeurs humaines et anticiper autrement les prochaines épidémies inévitables, parce que l'individu moderne détruit l'équilibre des écosystèmes naturels ?

3. Une épreuve assimilée à une gouvernance totalitaire :

Selon les psychiatres Hurni et Stoll, dans "La haine de l'amour, la perversion du lien", ce fonctionnement se caractérise par les stratégies suivantes : créer un état de terreur, dresser les gens les uns contre les autres, le maintien du flou et de l'incertitude, la manipulation des idées grâce à la propagande, la compromission, l'isolement, la rupture du lien entre les générations, la corruption et l'intimidation, la violence, le paradoxe (faire le contraire de ce que l'on prétend faire), la mainmise de l'administration sur le politique, imposer une pensée unique, la loi bafouée, l'attaque des liens, produisant des individus assistés ou gangsters, le mépris et la mégalomanie, la dé-responsabilisation et l'absence de culpabilité, le mensonge, une distanciation de plus en plus grande entre une vérité officielle à laquelle plus personne ne croit et une vérité jamais clairement formulée, ...etc.

Le Professeur Didier Raoult, infectiologue, dans "Epidémie, vrais dangers et fausses alertes, de la grippe aviaire au COVID19", dénonce lui aussi les manipulations mensongères, les escroqueries des gouvernements complices des laboratoires pharmaceutiques, aidés par les élites qui imposent des "stratégies surréalistes" par leur seule autorité. Il évoque ainsi un système autoritaire, aux stratégies totalitaires, comme Jean Dominique Michel, s'apparentant à la description qu'en font Hurni et Stoll. 

Ces derniers mois, nous avons assisté à de telles dérives durant la crise, créant une panique générale, une perte d'esprit critique, une perte de confiance envers l'Etat, ...etc.

B. Une épreuve transformatrice ?

1. Oser un changement fort :

Voilà une réflexion qui nous permet de revenir à la recherche de sens et à la nécessité d'un changement fort pour ne pas répéter un tel désastre. Quel changement fort peut-on envisager pour que cette épreuve devienne une épreuve transformatrice ? Ce changement fort passe par une transformation relationnelle, individuelle et intérieure. C'est la reconnexion à notre être, à la nature, notre nature intérieure, reflet de la nature extérieure. C'est développer notre dimension spirituelle pour vivre dans l'amour inconditionnel et la compassion envers soi et les autres.

Pierre Rabhi, dans "La sobriété heureuse", bien avant la crise, proposait des alternatives de changement fort : Une agroécologie pour une agriculture biologique et éthique, relocaliser l'économie pour lui donner un sens, rééquilibrer le masculin et le féminin, mettre un frein au "toujours plus", une éducation axée aussi sur le manuel, le contact avec la nature, la coopération, le dialogue, la créativité, incarner l'utopie (le changement passe par l'humain), protéger la vie sur terre, créer un nouvel humanisme.

« Ce que vous combattez, vous le renforcez, et tout ce à quoi vous résistez persiste », dit Eckart Tolle. Sortir de ce cercle destructeur du combat, de la domination et de la peur, propre à notre civilisation, c'est nous recentrer, nous aimer davantage nous-même, prendre soin de nos besoins fondamentaux et de la vie en nous, comme autour de nous.

C'est la façon la plus positive d'amorcer le changement, avec la force de l'amour et de la compassion.

2. Aimer notre enfant/notre féminin intérieur dans cette évolution :

Tout véritable changement passe par l'humain, notre développement intérieur, une exploration de nos profondeurs, un amour inconditionnel pour toutes les parties de nous-même,  les plus lumineuses, nos qualités, mais surtout les parties les plus sombres, nos défauts conscients ou inconscients.

Cette intériorisation nous fait découvrir notre unité, une plénitude, un sentiment d'entièreté, notre lien avec la vie, avec tout ce qui est. Notre nature intérieure reflète la nature extérieure. Cela engendre en nous paix et sérénité. Il peut s'agir de l'écoute d'un chant d'oiseaux, de la vision d'un coucher de soleil, du contact avec l'écorce d'un arbre, ...etc. Cette reconnexion est vitale, car elle peut nous encourager à protéger la vie en nous comme autour de nous.

Notre survie en dépend, mais aussi la qualité de nos relations avec les autres : pas de paix extérieure sans paix intérieure.

Ce développement intérieur nous permet de nous pardonner et de pardonner, d'éprouver de la compassion.

Alice Miller l'avait bien compris lorsqu'elle affirmait que le bien-être et la guérison de notre enfant intérieur était la seule façon de ne pas devenir un parent violent si nous avions eu un parent violent (violence psychologique, verbale et/ou physique). La répétition des mêmes schémas destructeurs peut ainsi se transmettre de génération en génération si nous ne changeons pas, que ce soit par le mécanisme de l'auto-sabotage pour l'identification à l'agresseur.

Aimer notre enfant intérieur, c'est accueillir et reconnaître nos émotions, nos besoins, nos désirs, notre créativité. Aimer notre féminin intérieur, c'est accueillir et reconnaître la partie sensible, empathique, contemplative en nous.

Cela nécessite du temps pour soi. Grâce à ce temps, nous pouvons rétablir dans notre vie un équilibre perdu à cause de la société de consommation et de compétition, à cause du conflit entre notre enfant, notre parent et notre adulte intérieur. Cet enfant intérieur peut guérir de ses traumatismes. Cette partie émotionnelle et sensible, il est nécessaire d'en prendre soin grâce à l'adulte et au parent intérieur protecteur, nourricier, aimant. Ce féminin est sous-développé dans notre culture basée sur la performance et l'action.

L'écoute de nos besoins demande une ouverture au ressenti de notre corps, à notre vécu psychologique et spirituel. Au niveau physique, il s'agit du besoin de sommeil, de repos, de détente, de plaisir, d'émerveillement, de mouvement, de respirer au grand air, de boire et de manger sainement, de faire circuler notre énergie. Au niveau psychologique, il est important de prendre la responsabilité de satisfaire nos besoins de sécurité affective, d'appartenance, de relation, d'amour, de reconnaissance, de respect et de justice. Au niveau spirituel, nous pouvons mettre à l'écoute de nos besoins de paix, d'harmonie, de liberté, d'autonomie, de sérénité, de courage, ...etc. Nous révisons ainsi nos valeurs essentielles pour une évolution intérieure positive. Nous pouvons retrouver un sens à notre vie, peut-être en réorientant nos objectifs vers plus de simplicité et d'authenticité pour mieux vivre la crise économique qui s'amorce avec la crise du COVID19.

C. S'offrir le cadeau d'une évolution intérieure/relationnelle :

Boris Cyrulnik, dans "Réveiller le tigre, guérir le traumatisme", pense que ce sont les liens sociaux affectifs sécures et porteurs de sens qui peuvent empêcher la survenue du syndrome post-traumatique. Accueillir le ressenti de l'autre et le sien, s'aimer et l'aimer inconditionnellement, se reconnaître et reconnaître l'autre positivement fait partie de cette sécurité des liens sociaux, des liens familiaux, nécessaires pour transformer l'épreuve du traumatisme en apprentissage. Nous pouvons apprendre de cette épreuve traversée avec le virus. Nous pouvons renforcer la sécurité des liens que nous créons par plus d'écoute, d'empathie, de coopération, de dialogue et de tolérance afin d'être davantage heureux. Certains ont pu l'expérimenter durant ce confinement.

Cette épreuve nous a fait vivre autant nos émotions pénibles que nos émotions agréables. Nous pouvons apprendre à mieux accueillir et accepter nos émotions, surtout nos peurs et notre colère, que ce soit par l'écoute de notre corps, le recours fréquent à un espace et à un moment d'apaisement dans nos journées, le dialogue avec une personne de confiance, la méditation, ...etc. Cet ancrage favorise l'intégration des expériences difficiles et la capacité à les traverser avec un sentiment de sécurité. La méditation, le yoga, la danse, le recueillement chez soi ou dans la nature, la musique, l'art, l'hypnose, la sophrologie, l'EMDR, permettent  de développer notre intériorité et de vivre une épreuve transformatrice

Cyrulnik évoque la question du sens comme une question essentielle afin de nous libérer du traumatisme. Donner du sens à ce qui vient d'arriver, tous ces discours paradoxaux qui ont nourri notre peur et notre colère, permet de voir dans cette épreuve une occasion de grandir en conscience, en liberté de penser, en autonomie.

Cette épreuve nous offre l'opportunité de nous faire le cadeau d'un retour à soi, à son être, à la vie, plutôt que de continuer à nous agiter en tous sens pour l'argent, le pouvoir et le paraître. La nature et les forces de la vie nous rappellent de sortir d'un fonctionnement destructeur, basé sur la domination et l'exploitation pour nous relier à la vie, la protéger, nous protéger finalement de notre propre destruction.

Cette dimension plus spirituelle est importante pour notre évolution intérieure, relationnelle et notre survie. Elle nous permet de maintenir un esprit libre et critique face aux dérives fascistes actuelles.

Cette transformation relationnelle est possible en développant une meilleure communication avec les autres, une communication plus assertive, moins empreinte de violence psychologique ou verbale. C'est un apprentissage à développer si nous nous faisons ce cadeau en développant davantage notre intelligence relationnelle et émotionnelle, des compétences à gérer les conflits de façon pacifique, non violente.

 Prendre la responsabilité de notre vie, c'est prendre la responsabilité de satisfaire ces besoins fondamentaux pour ne plus donner le pouvoir à d'autres de nous imposer leur volonté. C'est le plus beau cadeau que nous pouvons nous offrir à l'issue de cette crise du COVID19, une épreuve transformatrice, une porte ouverte vers un plus grand épanouissement de nous-même, de nous relations et une société où l'amour inconditionnel et la compassion nous rendent davantage heureux de vivre.