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Comment se libérer de la culpabilité pour ne plus être victime ?

Le 27 juillet 2018
Comment se libérer de la culpabilité pour ne plus être victime ?
Identifier les croyances limitantes, les pseudo-valeurs, les affirmations contraignantes et l'empathie excessive permet de se libérer de la culpabilité. Voici quelques pistes pour les identifier, reconnaître ses besoins et se respecter.

1. Sentiment de culpabilité et vécu de la victime :

Le sentiment de culpabilité et le manque de confiance en soi qui s'y associe est omniprésent chez la victime d'un manipulateur aux comportements violents (violence psychologique, verbale, physique, sexuelle ou économique). Ce sentiment est repéré par le manipulateur et utilisé à son avantage en culpabilisant la victime.

Il est présent chez elle depuis l'enfance, suite à différents facteurs.

Ceux-ci l'ont amenée à nier la colère de ne pas être écoutée dans ses émotions et dans ses besoins.

La colère niée s'est transformée en culpabilité.

Le système social actuel basé sur le culte de l'image et du paraître, sur la performance à tout prix peut renforcer la culpabilité de la victime. Exigeant d'elle la perfection, la vitesse, ne lui donnant pas le droit à l'erreur ni de compliments, ce système paralyse l'expression de soi, l'estime de soi et augmente la culpabilité de la victime. Comment identifier la culpabilité et s'en libérer ?

2. Identifier les croyances limitantes :

Le sentiment de culpabilité est repérable à travers le discours intérieur que se tient la victime.

Elle a développé des croyances limitantes qui l'empêchent de poser ses limites, de reconnaître ses besoins et de les exprimer. Par exemple, Elle croit que si elle dit ce qu'elle pense, elle sera rejetée.

Ceci peut être dû à une relation à un parent manipulateur ou autoritaire dans l'enfance, ne respectant ses émotions et ses besoins.

Ou bien, elle peut croire que si elle dit non, elle sera menacée d'abandon.

La croyance limitante se repère à ce genre de construction de phrase : "Si, quand, ..., alors ...", ou à des généralisations : "Personne ne m'aime, je suis toujours exclu, ...", ou encore à des croyances sur son identité comme "je suis faible", "je ne suis pas capable", ...etc.

 La victime ressent la honte et la culpabilité, parce qu'elle n'est pas et n'a pas été reconnue dans ses besoins, pour ce qu'elle faisait ou était.

Notre société actuelle juge faible une personne en souffrance, malade, vieillissante.

La personne victime ne veut pas être jugée et cède à la pression sociale, familiale, conjugale, ou professionnelle. Elle se soumet et ne s'aime pas. Elle se juge.

Prendre du recul par rapport aux personnes qui adhèrent à ce système dysfonctionnel aide à se libérer de la culpabilité. Noter toutes ses croyances limitantes est le premier pas vers la guérison.

3. Identifier les pseudo-valeurs :

Le sentiment de culpabilité est aussi identifiable dans le discours intérieur à travers des pseudo-valeurs, c'est à dire des valeurs acquises par impuissance, renoncement.

La victime, dans son passé, s'est sentie impuissante à changer une situation où elle n'était respectée dans ses émotions et ses besoins réels.

Elle a été dépendante, étant enfant, d'un parent dans la négation de ses besoins et impuissante à lui résister.

A l'âge adulte, elle peut reproduire cela en étant adaptée à un milieu professionnel, à une situation de couple qui ne lui correspond pas, pour plaire et elle se sent impuissante à quitte le piège, parce qu'elle veut plaire ou craint le rejet, la désapprobation. Par exemple, une pseudo-valeur serait "Je peux être heureux d'être en couple même si je ne sui pas respecté, car personne d'autre ne voudrait de moi. Je peux être heureux d'avoir un travail, même s'il ne me convient pas, parce que beaucoup n'en ont pas".

4. Identifier les affirmations contraignantes :

Le sentiment de culpabilité est aussi repérable à travers les affirmations contraignantes que la victime se formule à elle-même (Analyse transactionnelle) : "Sois parfait ! Sois gentil ! Sois fort! Fais des efforts ! Dépêche toi !".

"Sois parfait !" impose la soumission à une exigence de perfection qui n 'existe pas, niant le droit à l'erreur, le droit d'apprendre de ses erreurs, la reconnaissance de ce qui est bien fait et le plaisir à apprendre. Cette exigence fait perdre l'estime de soi en ne voyant que ce qu'il y a encore à corriger.

"Sois gentil !" impose la soumission à la volonté de l'autre. Il faut faire plaisir à l'autre sans tenir compte de soi, de ses propres besoins et désirs. Ce sacrifice de soi entraîne aussi une perte d'estime de soi. En se sacrifiant sans cesse, elle s'oublie, ne satisfait pas ses besoins et ne se ressource pas. Elle s'épuise et devient candidate au burnout.

"Sois fort !" impose le contrôle de soi, la négation de sa propre spontanéité, de ses émotions de ses besoins et de ses désirs. La victime donne le pouvoir à l'autre de décider pour elle de ce qui lui fait plaisir. La victime finit par penser que ce qui fait plaisir à l'autre lui fait plaisir. Ce contrôle de soi entraîne une peur de la vie, une peur du changement, une peur de ses propres émotions. Finalement, la personne a peur de la peur et perd toute confiance en elle.

"Fais des efforts !" impose aussi le contrôle de soi, mais surtout contraint à renier le droit au plaisir, au confort, au bien-être, à la douceur, comme si cela était mal, négatif. La personne finit par croire que tout ce qu'elle vit ou fait sans effort n'a pas de valeur. Elle s'épuise et dépasse ses limites. Elle est candidate au burnout.

"Dépêche-toi !" impose à la victime de ne pas écouter le rythme de son corps, de ne pas se traiter avec douceur et bienveillance. Elle court après le temps, sans cesse projetée dans le futur et incapable de vivre l'instant présent. Elle n'écoute pas ses limites et s'épuise. Elle est aussi candidate au burnout.

Ces affirmations nient ses besoins et ses émotions et renforcent sa culpabilité, car elle doit correspondre à des exigences imposées dans l'enfance par l'entourage pour l'obliger à se soumettre et à ne pas s'écouter, à ne pas s'aimer et se respecter. Elles nourrissent sa culpabilité, car si la victime n'y répond pas, elle craint de ne pas être reconnue, aimée, comme dans son enfance.

5. Identifier l'empathie excessive :

La victime peut être dans l'empathie excessive depuis l'enfance vis à vis de situations familiales, ou du vécu d'un parent dont elle n'est pas responsable, mais dont elle s'est sentie responsable étant enfant.

L'enfant, par empathie excessive, veut aider son parent en détresse, puis un conjoint, un collègue, un chef.

Elle peut prendre sur elle des émotions, des attitudes de l'autre dont elle n'est pas responsable.

Réattribuer à chacun sa part de responsabilité évite d'adopter des comportements de soumission ou d'être encore victime. Reconnaître, revaloriser ses émotions et ses besoins peut aider la victime à sortir de l'empathie excessive.

6. Se libérer de la culpabilité :

La victime peut ensuite se libérer de ce sentiment de culpabilité en osant confronter intérieurement ce parent exigeant et culpabilisant de son enfance, puis ce conjoint, ce collègue, ce chef exigeant et culpabilisant.

Elle peut l'imaginer tout petit, impuissant et elle puissante, capable de s'autoriser à exprimer sa colère niée antérieurement. Elle peut s'isoler dans un lieu sécurisant pour crier cette colère, ou taper sur quelque chose.

Elle peut s'autoriser à adopter de nouveaux comportements respectueux de ses émotions et de ses besoins.

Elle peut les affirmer intérieurement, décider de se donner le droit de se comporter différemment dans telle ou telle situation, progressivement.

En accueillant sa colère, elle se donne l'énergie pour réagir, se respecter, poser ses limites, se libérer de personnes qui nient ses besoins.

Ceux-ci sont repérables en identifiant ce qui est important, ce qui a de la valeur à ses yeux.

Les satisfaire peut l'aider à retrouver son équilibre.

Elle peut développer des relations saines où elle se respecte et peut satisfaire ses besoins. Elle peut retrouver sa liberté.