Christine Calonne, psychologue clinicienne et psychothérapeute, présentera son nouveau livre "Les intelligences à haut potentiel" lors de l'émission radio de Charlotte DEKOKER sur la Première de la RTBF samedi 10 février de 8h30 à 9h, puis le 1 mars à 7h50 dans l'émission de Thomas Debergeyck "L'invité de 7h50" sur RTL. L'ouvrage paraît le 13 février aux éditions Ellipses dans la collection 100 questions/réponses.
Qu’est-ce que le haut potentiel intellectuel ? Quel est le fonctionnement mental, biologique, émotionnel du sujet HPI ? Le HPI est-il lié à l’hypersensibilité ? L'intelligence HPI est-t-elle une personnalité ? La personne HPI vit-elle des problèmes psychologiques, relationnels, scolaires ou professionnels ? Pourquoi en parle-t-on davantage aujourd’hui ? Les intelligences à haut potentiel se caractérisent par une puissance mentale, un don potentiel qui peut se réaliser en talent.
Le haut potentiel intellectuel (HPI) est évalué scientifiquement par le test de QI à partir du seuil de 130. Cependant, une personne peut présenter des zones de haute potentialité dans son test, sans avoir un QI global au-dessus de 130. C'est la raison pour laquelle il est important de s'interroger sur les différentes formes d'intelligences à haut potentiel, comme Gardner l'a démontré. Par exemple, un sujet peut avoir une haute potentialité en compréhension verbale, mais pas en capacités visuo-spatiales. Comprendre ses zones de haute potentialité permet de s'épanouir dans un domaine particulier. Le sujet HPI laminaire a un fonctionnement plus rationnel, alors que le sujet HPI complexe écoute plus son intuition, car il est doté d'une hypersensibilité. Cependant, il n'y a pas de personnalité spécifique au HPI selon les études menées dans la population générale.
Le fonctionnement HPI présente des spécificités, comme la vitesse de traitement de l'information, la pensée divergente, créative, la capacité à penser la pensée, l'asynchronie. Le fonctionnement HPI est défini par les capacités, les domaines où il s'exprime, les habiletés particulières de la personne. Il y a de nombreuses variations dans les profils des personnes à haut potentiel intellectuel, car de nombreux facteurs interviennent dans l'épanouissement de la personne avec HPI, comme le facteur individuel (personnalité, par exemple), les relations sociales, familiales, scolaires, les évènements de vie et la culture.
L'ouvrage "Les intelligences à haut potentiel" explique le fonctionnement HPI au niveau biologique, neurologique, psychologique et relationnel à partir des recherches actuelles menées dans la population générale. Ceci donne un nouvel éclairage par rapport au HPI souvent défini à partir de la population rencontrée en psychothérapie.
Cela permet de constater que les personnes à HPI peuvent s'épanouir dans leurs relations sociales tout autant que les autres. Il y a un à-priori négatif sur les personnes HPI à cause de ce biais de sélection, par exemple, l'excentricité, l'isolement, les problèmes psychologiques, le rejet social, ...etc.
En réalité, une personne HPI ne présente pas plus de troubles de la personnalité, relationnels ou des échecs professionnels que ce que l'on observe dans la population générale. Cependant, il est important de différencier le HPI et des troubles de la personnalité, des troubles des apprentissages. L'un peut cacher l'autre ou les deux se cumulent parfois.
On ne sait pas quel gène particulier et en quelles proportions influence le fonctionnement HPI. L'environnement joue un rôle important dans le développement de la personne à haut potentiel intellectuel. Au niveau neurologique, on observe le double de neurones dans le cerveau pré-frontal. Il y a donc bien des différences observables par rapport au reste de la population. Ce n'est pas un effet de mode, même si l'on en parle beaucoup ces quinze dernières années.
Le livre "Les intelligences à haut potentiel" aborde les difficultés rencontrées par la personne HPI ainsi que les aménagements possibles pour son épanouissement personnel, familial, scolaire et professionnel.
Par exemple, la vitesse de traitement de l'information favorise une tendance à intellectualiser plutôt que de ressentir et d'exprimer l'émotion, particulièrement si la figure d'attachement dans l'enfance n'est pas attentive à identifier, accueillir les émotions de l'enfant.
Il est donc important d'accompagner l'enfant HPI dans son développement émotionnel et dans l'identification de ses besoins, tout autant que dans l'épanouissement de son intelligence. Cela peut éviter la construction d'un "faux self" suradapté, trop centré sur les performances au détriment de l'écoute du corps et de ses limites.
L'asynchronie sociale peut être une spécificité relationnelle des sujets HPI. C'est le décalage dans le développement de l'intelligence par rapport aux autres. L’asynchronie est aussi un décalage entre l’évolution intellectuelle et émotionnelle ou psychomotrice, entre des sphères différentes du développement intellectuel.
C'est une intelligence globale, hyperstimulable, mais aussi soucieuse du détail. On observe souvent des centres d’intérêts multiples, une spécificité du HPI à cause de la vitesse de la pensée, des liens nombreux et facilement effectués entre les nouvelles informations et celles déjà présentes en mémoire.
Ces spécificités sont à prendre en considération dans la façon d'accompagner l'enfant HPI en milieu scolaire et l'adulte dans son milieu professionnel. Par exemple, laisser plus le sujet prendre des initiatives pour épanouir sa créativité est essentiel.
Les études menées sur la population générale démontrent que le sujet HPI ne présente pas plus de problèmes psychologiques ou relationnels que la plupart des gens. Cependant, il est important d'observer dans sa globalité le fonctionnement de la personne HPI, car ses besoins sont particuliers et de nombreux facteurs influencent son épanouissement.
Par exemple, la personne HPI peut être perçue arrogante si son fonctionnement intellectuel a été survalorisé par l'entourage. Elle peut être encline à trouver les solutions pour autrui sans qu'on lui ait demandé. Dans ce cas, cela peut être mal vécu par les autres. Apprendre à développer son intelligence émotionnelle, relationnelle peut l'aider à rétablir des relations harmonieuses avec autrui. A l'inverse, si la personne HPI n'a pas été reconnue dans ses spécificités, ou si elle a été confrontée à un environnement insécurisant dans l'enfance, elle peut développer le syndrome de l'imposteur et ne pas se donner la légitimité pour épanouir son don en talent.
Il est important de distinguer HPI et hypersensibilité, car l'un peut être présent sans que l'autre le soit chez un individu. Une personne HPI peut présenter les deux caractéristiques. Dans ce cas, le nombre, l'intensité des émotions est plus importante que dans la population générale. L'hypersensibilité a une dimension génétique, mais est fort influencée par les traumatismes vécus. Il est donc possible de la réguler en travaillant sur ses traumatismes. Christine Calonne, en tant que psychothérapeute, démontre que la psychothérapie EMDR est une bonne approche avec la thérapie polyvagale peut aider la personne HPI hypersensible à réguler ses émotions et son système nerveux.
Le livre explique aussi comment le travail sur les autres formes d'intelligence, par exemple, l'intelligence viscérale, peut aider le sujet à épanouir son potentiel en talent. Le développement des ressources internes et externes favorise aussi la manifestation du talent dans un domaine particulier. Ceci peut être nécessaire si la personne a agi à la vitesse de sa pensée et s'est épuisée à force de performances. Le burnout et le bore-out peut dans ce cas la guetter. Mais, travailler l'ancrage, la capacité à identifier et réguler ses émotions, à tenir compte de ses besoins et à les respecter peut contribuer à se rétablir. Ecouter davantage le rythme de son corps aide la personne HPI à canaliser son énergie et la vitesse de sa pensée. Connaître ses peurs et les réguler lui permet de ne plus se défendre autant par le mental et un excès de performances.
Christine Calonne aborde aussi dans le livre comment la régulation des émotions du sujet HPI peut être améliorée par le travail sur les types de croyances et de pensées spécifiques à son fonctionnement. Par exemple, la croyance que si l'on est intelligent, il n'est pas nécessaire d'étudier et de travailler est à déconstruire pour ne pas être confronté à des échecs scolaires ou professionnels. La croyance que sa différence peut entraîner le rejet peut également être travaillée, car le point de vue du sujet HPI sur son fonctionnement est influencé par les facteurs de personnalité et environnementaux. La psychothérapie comportementale et cognitive, la thérapie polyvagale, EMDR contribue à lever ces obstacles cognitifs et les mécanismes de défense liés à de l'insécurité émotionnelle.
Si le sujet vous concerne ou concerne un proche, vous pouvez, dès le 13 février, vous procurer le livre "Les intelligences à haut potentiel" aux éd. Ellipses, col. 100 Questions/Réponses. Vous pouvez déjà le réserver sur le site de l'éditeur, sur Amazon ou dans une librairie avec un rayon psychologie. Vous pouvez également contacter Christine Calonne, psychologue et psychothérapeute sur son formulaire contact ou au +32 42 90 58 14.
