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"Les femmes perverses narcissiques" le nouveau livre de Christine Calonne

Le 09 janvier 2023
Le nouveau livre de Christine Calonne "Les femmes perverses narcissiques, 100 questions/réponses" paraîtra aux éditions Ellipses le 11 janvier 2023. Il vous aidera à mieux comprendre la perversion narcissique chez la femme pour se libérer de son emprise.

Christine Calonne, psychologue psychothérapeute, publie son nouveau livre "Les femmes perverses narcissiques" ce 11 janvier 2023 aux éd. Ellipses, dans la collection 100 questions/réponses. Voici trois questions abordées dans le livre.

A. Comment identifier une femme perverse narcissique ?

La femme perverse narcissique manifeste un trouble de la personnalité. Ce trouble se traduit essentiellement dans ses interactions avec autrui, car la perversion narcissique (PN) est basée sur le déni. On observe chez la femme PN un déni de son intériorité, de toute souffrance, de toute émotion. Elle expulse en l’autre ce qu’elle ne veut pas ressentir en elle : peur, tristesse, jalousie, culpabilité, détresse, honte, …etc. Elle peut ainsi maintenir un sentiment de toute-puissance infantile  pour dominer, instrumentaliser, exploiter et détruire l’autre. 

Racamier, psychanalyste à l’origine du terme « perversion narcissique", en distingue deux versions. La première est la plus agressive. C’est « la phalloïde », c’est à dire une femme machiavélique et narcissique. Elle manoeuvre en coulisse ses instruments, souvent un enfant malade, malade de ses exigences et de son hostilité souterraine. L’autre version est « l’avantageux », c’est à dire un homme à l’ego surdimensionné, plus proche du narcissisme, tout en exhibition, en plumes et en parades pour cacher son machiavélisme. Cette différence a des fondements culturels dans notre culture patriarcale où la femme a dû construire des mécanismes de défense contre des blessures de l’enfance, particulièrement la dévalorisation et l’humiliation face à son identité de fille. 

Christine Calonne décrit dans ce livre comment la femme perverse narcissique domine de façon sournoise. Son désir de pouvoir et de réussite sociale n’a pas de limites. Insatisfaite, méfiante, elle se montre agressive en privé : dénigrer, culpabiliser ses proches, les humilier, sans remords, sans culpabilité, sans excuses. Elle veut tout contrôler en s’exprimant de façon autoritaire, psychorigide et insensible. Elle ne prend pas en considération les besoins et désirs de l’autre dans son égocentrisme forcené. Manipulatrice, elle déshumanise l’autre et est déshumanisée. Elle est fermée au dialogue, à la coopération et se montre incapable de remise en question. Elle utilise le chantage affectif, les menaces pour renforcer son emprise. Possessive, elle instrumentalise autrui pour arriver à ses fins. L’autre est un objet, un faire-valoir et non une personne à part entière. Sans empathie ni compassion, elle ne montre pas d’affection, de sentiments. Elle adopte un « faux self », un comportement sur-adapté. Elle dit à l’autre ce qu’il attend afin de le séduire. Cette séduction vise à mettre sous emprise. Elle joue la comédie, surtout si elle veut manipuler, avec le rôle de la femme fragile, victime, sacrifiée, malade ou femme fatale.

Elle sème la zizanie pour mieux régner. Incapable d’écouter, elle domine sans négociation possible. En cas de rébellion, elle exerce des représailles, tout en maîtrisant l’art de savoir jusqu’où elle peut aller dans la destruction. Elle peut en arriver à rejeter ses enfants, à les calomnier, à les diffamer et à saboter leur vie privée. Elle manie la parole comme une arme, avec cynisme afin de dominer, mais sous une apparence charmante. Elle veut préserver à tout prix une image parfaite d’elle-même, car elle a une obsession de son image sociale. Elle ne peut supporter le bonheur d’autrui et éprouve une jouissance malsaine quand l’autre est au plus bas. Elle est double (clivage de son moi), car elle joue un double jeu, tantôt séducteur, tantôt destructeur. Elle maîtrise les techniques de communication, non pour dialoguer et vivre dans une bonne entente, mais pour exercer son emprise sur autrui. Persuasive, elle ne cherche pas à comprendre, mais à obtenir ce qu’elle veut. Elle rend l’autre confus afin d’envahir son esprit et de décider de sa vie grâce aux méthodes de manipulation, aux messages paradoxaux. Vide intérieurement, malgré son apparence dominatrice, elle vampirise ainsi autrui et se remplit de son énergie. 

Elle s’approprie les idées, projets et valeurs d’autrui, car elle en est dépourvue. Coupée de sa vie intérieure, elle ne sait pas parler sincèrement d’elle-même. Elle inverse les rôles dans la relation. C’est l’autre qui doit prendre soin d’elle. Calculatrice, elle a toujours trois coups d’avance dans sa quête de pouvoir. Elle flatte et séduit par son apparence, mais elle ne s’exprime que par stratégie, dans un état de guerre permanente. Elle ment, transforme la réalité pour assouvir ses désirs matérialistes de réussite illimitée. Elle ne tient pas ses promesses, car elle n’a pas d’idéaux ni de principes moraux, même si elle en revendique. Pour elle, ce n’est jamais assez bien, car elle exige la perfection d’autrui afin de mieux l’exploiter. Incapable de remise en question, elle attribue toujours la faute de ses erreurs à autrui. Elle ne peut supporter une relation d’attachement, car la proximité peut la reconnecter à ses blessures passées niées, des abus psychiques et/ou sexuels. Elle a souffert étant enfant d’une relation à un parent pervers narcissique, la niant dans son identité. Elle a survécu à ses violences psychologiques, verbales, physiques ou sexuelles, à ses négligences émotionnelles en les niant et en faisant souffrir autrui pour ne rien ressentir.

B. Comment se traduit sa perversion narcissique dans la relation ?

Le témoignage de Line exprime comment se traduit cette pathologie dans la relation. Elle a souffert de ce manque d’écoute de sa mère perverse narcissique. Elle l’attribue à l’absence d’empathie et à l’égocentrisme forcené de celle-ci. Voici sa description : « Mon père nous faisait rire, mon frère et moi, en disant que notre mère avait le coeur sur la main, mais le poignet coupé. Mon mari dit qu’une personne égoïste, c’est quelqu’un qui ne pense pas à ta mère. L’humour aide beaucoup à se déculpabiliser de ne pas réaliser toutes les volontés de ma mère dont le mot d’ordre ouvertement assumé est « qui m’aime me suive ». Pour elle, les émotions ne sont que caprices (surtout les miennes) et états d’âme, rien qui mérite de la considération (selon ses propres mots). Son langage n’est pas du tout le même lorsqu’il s’agit de ses émotions à elle, qui nécessitent la plus grande considération de ma part sous peine de représailles larvées, sous forme de menaces incessantes ». Line décrit bien l’absence d’empathie de sa mère lorsqu’il s’agit d’accueillir les émotions des autres. Sa mère s’en montre incapable et minimise le fait en considérant ces émotions comme des caprices. 

Le parent pervers narcissique vise à éteindre toute vie en son enfant pour l’affaiblir et le dominer. Si l’enfant perd toute connexion avec lui-même, c’est à dire ses émotions, ses sensations, ses besoins et ses désirs, il peut obéir sans limites à la volonté de sa mère. 

Dénigrer les émotions de l’enfant est le meilleur moyen de lui faire perdre cette connexion, surtout avec des représailles. La réflexion du père de Line évoque l’apparence parfaite de la mère PN, faussement généreuse et altruiste, car elle a « le poignet coupé ». Elle est coupée de sa vie intérieure, de son coeur et de ses sentiments. La mère de Line ramène tout à elle. Il s’agit de penser à elle constamment sous peine de s’entendre dire que l’on est une personne égoïste. 

La mère PN projette surs ses enfants les caractéristiques qu’elle refuse de reconnaître en elle. Son égocentrisme ne lui permet pas de reconnaître les émotions et besoins de ses enfants.

 Elle ne leur accorde aucune légitimité, car ce sont eux qui doivent satisfaire ses besoins et ses désirs. Cette inversion des rôles rend l’enfant d’une mère PN adulte avant l’âge. 

Line a souffert de cette inversion des rôles, car elle devait satisfaire toutes les volontés de sa mère : « Je me rappelle d’un anniversaire de mon parrain, le frère de mon père, lorsque j’avais cinq ans. Ma mère et lui se disputaient souvent. Mon parrain avait insulté ma mère qui a alors demandé à mon père de rentrer à la maison. Mon père a refusé. Ma mère a pris le volant en laissant mon père sur place. Pendant le trajet, ma mère m’a demandé pourquoi je ne l’avais pas défendue et m’a dit que j’étais lâche. Je me suis jurée de ne plus jamais être lâche, … ce qui est une erreur, mais la vie me l’a amèrement fait comprendre ». La mère de Line ne prenait pas en considération l’âge de son enfant en lui demandant son avis. En la prenant à parti, elle la positionnait dans un rôle adulte. Line ne pouvait vivre sa vie d’enfant. Elle devait protéger sa mère et comme elle ne l’avait pas fait cette fois là, elle fut dénigrée par celle-ci comme « lâche ». Par la suite, Line s’est définie par opposition à cette étiquette négative et disait ouvertement tout ce qu’elle pensait. La petite fille en elle attendait toujours la satisfaction de son besoin de reconnaissance et d’amour de la part de sa mère. Elle ne l’a jamais obtenue. Par contre, elle a reçu de sa mère de plus en plus de critiques agressives et blessantes. Sa mère se montrait froide et sans empathie : « Je ne me rappelle pas que ma mère m’ait jamais pris dans ses bras ou dit je t’aime ou quoi que ce soit d’affectueux. Elle me l’a écrit une fois, dans mon carnet de poésie lorsque j’avais neuf ans. Je l’ai toujours. En première page, avec une très belle illustration d’un arbre magique à l’aquarelle (elle est artiste de formation à la base). Tous les enfants de ma classe à qui j’avais prêté mon carnet pour y inscrire un petit mot, ainsi que leurs parents, étaient ainsi persuadés que j’avais une mère aimante et attentionnée. J’ai effectué de nombreuses recherches dans les livres de photos afin de tenter de trouver au moins une photo de ma mère me prenant dans ses bras. Je n’en ai pas trouvé. Des photos de mon père affectueux envers moi, oui. Pas elle. Quand j’étais toute petite, je me rappelle m’être relevée très souvent du lit après le coucher, et d’attendre, assise en boule contre la porte de la cuisine qui donnait accès au salon où mes parents regardaient la télévision et qui était fermée. J’avais peur et froid. J’attendais que quelqu’un me prenne dans ses bras. Parfois, mon père me trouvait là et me consolait ». Line a appris à cacher ses émotions, ses besoins à force de souffrir de l’absence d’empathie de sa mère. Ceci lui rendit pénible et difficile sa vie relationnelle à l’âge adulte, car elle souffrait depuis l’enfance d’un profond sentiment de solitude. L’absence de soutien émotionnel ne lui permit pas de réguler ses émotions facilement et de traverser les conflits avec aisance.

C. Comment se protéger d'une femme perverse narcissique ?

Dans son livre, Christine Calonne propose des pistes pour se protéger du machiavélisme de la femme perverse narcissique. Poser ses limites est un acte essentiel à acquérir. Il nécessite de pousser l’autre à préciser ce qu’il veut dire. 

La femme PN manipule par un langage flou, ambigu, se cachant derrière le « on » ou le « tu ». 

Il s’agit de l’amener à clarifier ses paroles et à s’engager, c’est à dire à prendre la responsabilité de ce qu’elle pense, ressent, désire et veut. Que ressent-elle ? Que pense-t-elle ? Quelle est son intention ? Quel est son but et ses objectifs ? Quels sont les délais pour atteindre ses objectifs ? Demander une réponse claire, brève, sans détails peut aider la victime à mieux identifier la manipulation et à s’en protéger. Elle sort ainsi de la confusion et arrive à moins se remettre en question.

La femme PN ne veut pas se dévoiler et tente d’esquiver les réponses à ce genre de question pour préserver sa toute-puissance. 

Cependant, il est important de poser malgré tout ces questions, car ainsi la victime peut constater que c’est l’autre qui refuse de dialoguer et qui veut dominer. Cela permet de prendre distance et de se protéger des fausses promesses par des demandes de preuves concrètes. 

Si la femme PN est confrontée devant des témoins, elle peut, peut-être, s’engager pour certaines choses, mais cela risque de ne pas durer. Il est utile de mettre par écrit l’engagement et d’avertir qu’en cas de non-respect de l’engagement, la victime prendra distance. 

Poser ses limites implique de repérer les mensonges, les contradictions entre le langage verbal et non-verbal. Dans le non-verbal, le mensonge peut s’observer, par exemple, par le toucher du nez, du menton, des oreilles ou de la bouche. La femme PN peut se trahir dans ses mensonges par le mouvement du regard : Regarder à droite quand on est droitier. Si cela arrive plusieurs fois durant le récit d’un évènement passé, la victime peut être sûre que ce sont des mensonges.

Mettre des mots sur ces manipulations et demander des clarifications peut aider la victime à faire savoir qu’elle a démasqué le jeu de la femme PN. Elle tentera moins de poursuivre le jeu. Souvent, les victimes ont des difficultés à s’affirmer et à identifier la manipulation. 

C’est l’occasion d’apprendre à se positionner pour ne pas répéter le même scénario avec quelqu’un d’autre. On peut apprendre à s’affirmer, à observer, comme on apprend un sport. Observer les actes et les faits permet de mieux percevoir le vrai, car l’arme de la femme PN est la parole. Prendre des notes peut aider à ne pas oublier et à sortir de la confusion. 

Dire « non » implique de s’autoriser d’abord à le dire. C’est une difficulté pour une victime dont la croyance limitante est « Sois gentil », « Sois sage ». Il est important de s’autoriser à déplaire, car la victime a pu constater qu’en faisant plaisir constamment à l’autre, elle n’obtient pas nécessairement de l’amour.  L’histoire de Gabriel le démontre. 

Il s’agit de commencer par dire « non » pour des choses simples et progressivement oser aborder des choses plus difficiles. Eviter de se justifier renforce la confiance en soi. La femme PN perçoit dans une justification la faille dans laquelle s’engouffrer pour culpabiliser la victime. Celle-ci est plus crédible si elle regarde bien dans les yeux, en étant bien ancrée dans sa respiration profonde, dans son corps, dans son ressenti et dans son besoin. Si la femme PN culpabilise malgré tout sa proie, celle-ci peut se protéger grâce à un langage flou, sans répondre à une provocation par une provocation : ex. « C’est ton avis ».

Mais, il faut s’attendre alors à des représailles, puisque la personnalité pathologique de la femme perverse narcissique ne lui permet pas de se remettre en question. Il vaut mieux être préparé à fuir avant de confronter une femme PN, surtout si l’on vit avec elle au quotidien. Dans le cas contraire, elle peut tenter de pourrir la vie de la victime.

D. Contact

Si le livre vous interpelle, Christine Calonne peut vous recevoir à son cabinet de Charneux ou de Namur, mais aussi en visio. Voici ses coordonnées : https://www.psychotherapie-calonne.be/contact-psychologue-psychoterapeute.php. Son numéro est +32 42 90 58 14.