Vous êtes ici : Accueil > Actualités > Bon parent pour soi ou Sauveur ? Un choix essentiel pour ne plus être Victime

Bon parent pour soi ou Sauveur ? Un choix essentiel pour ne plus être Victime

Le 10 janvier 2020
Bon parent pour soi ou Sauveur ? Un choix essentiel pour ne plus être Victime
Victime/Sauveur : Pourquoi rester dans ces rôles qui rendent manipulables ? Comment développer un Parent intérieur bienveillant pour soi, nourricier, soutenant. Comment se mettre à l'écoute de l'Enfant intérieur blessé en soi ? Voici quelques pistes.

A. Pourquoi rester victime ?

Si vous avez été victime de manipulation, d'emprise, vous avez peut-être pris conscience que vous vous êtes oublié pour l'autre et que l'autre a pris toute la place dans votre vie.

Pourquoi ? Il s'agit souvent d'une attitude liée au comportement de Sauveur. Eric Berne, psychiatre, a étudié dans les familles dysfonctionnelles les relations de pouvoir et a observé que la victime peut jouer le rôle de Sauveur.

La personne qui dans son enfance n'a pas été assez reconnue, aimée, qui a vécu une trahison, un rejet ou un abandon psychologique ou réel, des humiliations et des injustices peut trouver une solution à ses blessures d'enfance en prenant en charge les autres. Très empathique pour la souffrance d'autrui, elle va aller au devant des besoins des autres et va chercher à les satisfaire avant de satisfaire ses propres besoins. Elle a appris à se décentrer d'elle-même en écoutant davantage la souffrance d'autrui plutôt que la sienne. C'était une question de survie dans son enfance. Pour survivre à ses blessures non cicatrisées, l'enfant a renoncé à lui-même et a cherché à satisfaire les attentes, les exigences de l'autre. Il a cherché ainsi inconsciemment l'amour, la reconnaissance qu'il n'a pas eue. Mais, il est devenu ainsi manipulable. Son parent lui a appris à renoncer à écouter ses émotions, ses besoins, ses désirs. Il lui a appris à renoncer à les exprimer. L'enfant a appris à attendre d'autrui la reconnaissance et l'amour. Cette attente passive rend manipulable et permet par la suite à d'autres de prendre le pouvoir sur la Victime. le rôle de Victime est lié à cette attente et à cette prise en charge de l'autre. Sans prise de conscience des blessures du passé, vous pouvez intérioriser les jugements des figures parentales de votre enfance. Vous pouvez vous critiquer, être trop exigent envers vous, ne jamais être satisfait de vous (exigence de perfection, de contrôle, d'être fort, ...etc).

B. Comment se libérer du rôle de Victime ?

Prendre conscience que vous êtes par moment ou trop souvent enfermés dans ce rôle Victime/Sauveur peut vous permettre de prendre conscience de la souffrance sous-jacente. Quelle douleur, quelle tension interne pouvez-vous repérer dans votre corps ? Pourriez-vous l'accueillir, la ressentir, comme s'il s'agissait de la douleur, de la souffrance de votre enfant, vous qui êtes maintenant adulte et peut-être parent ?

Il y a toujours en vous un Enfant intérieur qui souffre et aspire à être reconnu, aimé, sécurisé, ... Il s'exprime à travers vos sensations corporelles, vos tensions, vos douleurs. Celles-ci sont le signal qu'un besoin en vous est insatisfait : besoin de sécurité, de justice, de reconnaissance, d'amour, de respect, ...

Vous pouvez développer une attitude bienveillante envers votre Enfant intérieur, l'accueillir, le prendre dans les bras, le réconforter en vous prenant dans les bras. Vous pouvez respirer dans cette douleur et souffler celle-ci, porté par le rythme de votre respiration afin de vous libérer et de vous apaiser. Vous pouvez parler à votre enfant intérieur et lui exprimer ce que vous percevez de ses attentes insatisfaites. Vous pouvez l'aimer, vous aimer, vous reconnaître et vous donner la légitimité d'être vous-même aujourd'hui.

Permettre à votre Enfant intérieur d'exister, c'est aussi vous autoriser à reconnaître vos limites et à les exprimer, dire non. La reconnaissance de vos limites est possible par la reconnaissance de vos besoins. Cela vous permet de percevoir ce que vous ne voulez plus ou pas. 

Vous pouvez exprimer vos limites sainement, dire non explicitement sans justification, sans culpabilité, car vous pouvez vous donner le droit d'exister et d'être heureux par la satisfaction de vos propres besoins. Dire "je", c'est reprendre le pouvoir sur votre vie. Exprimer vos émotions et vos besoins, c'est ressentir enfin la puissance de votre être.

C'est possible en prenant conscience du discours intérieur critique que vous avez sur vous. Vous pouvez vous représenter ce parent critique, le réduire en taille pour lui parler et le recadrer comme un enfant. Vous pouvez lui apprendre à adopter un discours bienveillant, soutenant, encourageant afin de ne plus nier vos émotions, vos besoins, vos désirs.

C. Comment se libérer du rôle de Sauveur ?

Cet adulte en vous qui nie l'Enfant intérieur, vous pouvez apprendre à le mettre en sourdine. Aider, oui, mais prendre en charge non. Il s'agit de vous respecter.

Comment faire la différence. Ne plus prendre en charge l'autre, c'est ne plus vous sentir responsable des émotions et des besoins de l'autre. Si l'autre n'exprime pas de demande, vous n'êtes pas obligé de la deviner.

Eric Berne a proposé 5 questions à se poser  pour ne plus prendre en charge les besoins de l'autre :

1. M'a-t-on demandé quelque chose ? Souvent le Sauveur anticipe les demandes, alors que l'on ne lui a rien demandé.

2. La demande est-elle claire ? Les demandes implicites, pas claires ne vous permettent pas de vous respecter. 

3. Suis-je la personne compétente pour aider ? Peut-être que la personne aurait davantage de bénéfices à trouver un psychologue, un assistant social, un médecin, ... ?

4. Ai-je envie d'aider ? Ecouter vos besoins, vos désirs peut vous permettre de savoir si vous en avez envie.

5. Est-ce que je me respecte si je dis oui, ou non ? L'important pour aller mieux est d'écouter vos besoins et vos désirs afin de vous redonner la première place dans votre vie. Cela peut vous aider à être moins manipulable.

Prendre la responsabilité de vos émotions, besoins et désirs et les satisfaire, c'est devenir un bon parent pour vous, pour votre Enfant intérieur. C'est vous autoriser à être heureux et libre des séquelles du passé.